Modifications de l’ADN et maladie de Parkinson

L’une des choses intrigantes concernant la maladie de Parkinson est la façon dont certains gènes semblent modifier leur fonctionnement, altérant ainsi la santé des cellules.

La méthylation de l’ADN est l’un de ces processus qui entraînent un changement de l’activité de ces gènes. Cela survient lorsque les atomes dérivés du méthane sont ajoutés à un segment d’ADN, altérant non seulement les gènes d’une génération, mais aussi ceux des générations suivantes.

À l’Université Health Network de Toronto, la docteure Paulina Gonzalez-Latapi combine ces altérations de l’ADN pour y rechercher des indices pouvant éventuellement changer le traitement de la maladie de Parkinson.

Madame Gonzalez-Latapi, qui est neurologue, utilise un modèle statistique pour établir la relation entre les personnes atteintes d’une forme héréditaire de la maladie de Parkinson causée par une forme mutée du gène LRRK-2, et la façon dont leurs symptômes moteurs et cognitifs évoluent.

Elle jumellera les personnes dont les échantillons sanguins révèlent des signes d’une méthylation de l’ADN avec les changements de leurs symptômes avec le temps.

Elle tente de déterminer si les modifications des gènes entraînent un vieillissement plus rapide du corps des patients que leur âge chronologique.

« Nous tentons d’évaluer si les modifications entraînées par cette méthylation de l’ADN provoquent un vieillissement des cellules, et si on peut également l’associer à l’évolution de la maladie de Parkinson », explique-t-elle.

Madame Gonzalez-Latapi évalue également l’interrelation entre les gènes et les facteurs environnementaux qui pourraient provoquer la maladie de Parkinson.

Si elle arrive à établir le lien entre les modifications de l’ADN et la façon dont les symptômes des patients évoluent, « ainsi, dans l’avenir nous pourrions lier cela à certains médicaments et peut-être tracer une nouvelle avenue de traitement pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson », affirme-t-elle.

Madame Gonzalez-Latapi mène ce projet de recherche tout en œuvrant pour une deuxième année à titre de chercheure clinique à la prestigieuse Clinique des troubles du mouvement de l’Université Health Network. Résidente du Mexique, elle a été attirée par cette bourse de recherche en raison de la possibilité de travailler avec le docteur Anthony Lang ainsi que d’autres médecins spécialistes.

À la clinique, elle traite des patients et elle approfondit ses connaissances sur tous les aspects de la maladie de Parkinson, y compris les symptômes non moteurs, pour lesquels elle se fascine.

Elle participe également à un deuxième projet de recherche visant à étudier les variations génétiques d’une enzyme qui décompose le lévodopa, le principal médicament utilisé pour traiter la maladie de Parkinson. Des changements génétiques de cette enzyme pourraient expliquer pourquoi la réponse des patients au lévodopa fluctue avec le temps.

Bien que les projets de recherche soient importants, madame Gonzalez-Latapi apprécie particulièrement la possibilité d’approfondir ses connaissances sur la stimulation cérébrale profonde et sur d’autres méthodes permettant de réduire la rigidité, le ralentissement et les tremblements qui affectent les personnes atteintes de la maladie de Parkinson.

Elle dit que l’un des aspects de la recherche clinique qu’elle aime le plus est l’établissement de liens étroits avec ses patients.

Dans l’avenir, madame Gonzalez-Latapi souhaite se pencher sur l’incidence de la maladie de Parkinson et de son traitement chez diverses populations.

« À l’heure actuelle, la majorité de la recherche qui est faite sur la maladie de Parkinson porte sur la population caucasienne et il y a peu de recherche sur les groupes minoritaires », précise-t-elle.

Back to top