Étude des cellules vulnérables du cerveau

Jean-François Poulin avait quitté l’école et travaillait pour L’Arche Greater Vancouver, une communauté pour adultes présentant des troubles du développement, lorsqu’il a trouvé sa vocation comme spécialiste des neurosciences.

Son travail auprès des résidents de L’Arche, dont un homme atteint de la maladie de Parkinson, lui a fait réaliser à quel point les cerveaux sont extraordinaires, et « à quel point nous ignorons ce qu’y s’y passe », affirme le professeur Poulin.

Son désir d’aider les gens atteints de troubles cérébraux l’a conduit à un retour à l’université et vers une carrière en neurosciences.

« Le premier grand objectif était d’abord de simplement comprendre ce qui se passe dans nos têtes », dit-il.

Aujourd’hui, le professeur Poulin étudie ce qui se passe dans nos têtes au niveau cellulaire. Il a déjà identifié différents types de cellules cérébrales productrices de dopamine. Lors de la mort des cellules qui produisent le messager chimique appelé dopamine, les symptômes de cette maladie cérébrale évolutive apparaissent.

Le professeur Poulin croit qu’un type de neurone dopaminergique est plus vulnérable à la maladie de Parkinson que les autres. Il examine à présent précisément ce qui rend ces cellules plus vulnérables.

« Une question que l’on se pose dans la recherche sur le Parkinson est pourquoi certains types de neurones meurent et se dégénèrent alors que d’autres vont bien et sont épargnées, même en présence de protéines liées à la maladie dans tous les neurones ».

Il se concentre sur la jonction entre les cellules, appelée synapse, et sur les terminaisons à l’extrémité des axones, de longs câbles qui émergent de chaque cellule et qui transportent les neurotransmetteurs, dont la dopamine.

La fabrication et la libération de dopamine demandent beaucoup d’énergie, mentionne le professeur Poulin.

Il évalue la théorie voulant que ces neurones vulnérables possèdent plus de terminaisons synaptiques, et travaillent de manière plus ardue que les autres cellules dopaminergiques, et se décomposent avec l’âge.

À l’aide d’un modèle souris, le professeur Poulin surexprimera l’alpha-synucléine, une protéine impliquée dans la mort de ces cellules, et observera si les neurones comportant plus de synapses sont plus touchés que les autres.

S’il a raison, le fait d’identifier ces cellules plus vulnérables et leurs gènes ouvrira la voie à la manipulation de ces gènes dans l’avenir afin de les rendre moins vulnérables au processus à l’origine de la maladie de Parkinson.

« Une question que l’on se pose dans la recherche sur le Parkinson est pourquoi certains types de neurones meurent et se dégénèrent alors que d’autres vont bien et sont épargnées, même en présence de protéines liées à la maladie dans tous les neurones », explique le professeur Poulin.

En tant que spécialiste des sciences fondamentales, le professeur Poulin est motivé par son désir de concevoir des expériences pour résoudre des problèmes qu’il ne saisit pas.

« Il y a tellement de trous noirs et de pages blanches pour lesquels nous n’avons pas de réponses, et c’est là que le plaisir de la science entre en jeu ».

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