Démasquer les responsables moléculaires de la maladie de Parkinson

La curiosité de Mohamed Eldeeb à l’égard du comportement des cellules cancéreuses l’a amené à chercher des pistes similaires sur la façon dont les cellules cérébrales réagissent à la maladie de Parkinson. Lors de ses études doctorales à l’Université de l’Alberta, il s’est intéressé à la résistance dont faisaient preuve les cellules cancéreuses face à la chimiothérapie et a commencé à explorer les mécanismes permettant à ces cellules de se défendre contre ces puissants médicaments. Maintenant chercheur postdoctoral à l’Université McGill, il tente de comprendre pourquoi les cellules cérébrales se retrouvent incapables de résister au processus de neurodégénérescence.

« Mon postulat est que la régulation des niveaux de certaines protéines joue un rôle important dans la modulation de la mort cellulaire, explique-t-il. Cette régulation des niveaux de protéines est importante pour déterminer l’état de la cellule, c’est-à-dire si elle mourra ou si elle se rétablira. »

Mohamed Eldeeb examine les régulateurs moléculaires d’une protéine particulière, appelée PINK1, qui supervise l’activité de la mitochondrie, un élément essentiel de presque toutes les cellules de l’organisme. Les mitochondries sont responsables de la production d’énergie que les cellules utilisent pour exercer leurs fonctions respectives. Chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson, une dégradation systématique des mitochondries dans les cellules cérébrales réduit la production de dopamine, la substance chimique essentielle à la transmission des signaux du cerveau aux muscles.

Mohamed Eldeeb utilise l’outil d’édition génétique avancé CRISPR pour manipuler diverses protéines liées à PINK1. Ce processus l’aidera à repérer les molécules particulières impliquées dans la régulation de ce gène, mais il génère beaucoup de renseignements, ce qui nécessite un matériel informatique et des logiciels sophistiqués qui rechercheront des tendances significatives à partir de cette masse de données.

« Notre projet permettra de mieux comprendre les fondements cellulaires qui sous-tendent le développement de la maladie de Parkinson », lance-t-il. Ce type de modélisation de la maladie est susceptible de donner de nouvelles pistes en matière de médicaments et de thérapies.

« Les lignées cellulaires et les constatations découlant de ce projet constitueront une ressource utile pour la communauté Parkinson, car elles suggéreront des cibles à utiliser pour arrêter l’évolution de cette maladie. »

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