image du chercheur

Dr Michele Matarazzo
Neurologue
Université de Colombie-Britannique

Analyse topographique de la trajectoire de la dégénérescence dopaminergique dans la maladie de Parkinson symptomatique et pré-manifestée.

Le Dr Michele Matarazzo, neurologue au Pacific Parkinson’s Research Centre de l’université de Colombie-Britannique, est en train de constituer une base de données d’imagerie cérébrale pour montrer l’évolution de la maladie de Parkinson chez les patients sur plusieurs années. Ces informations, fournies par un type d’imagerie appelé tomographie par émission de positrons, devraient mettre en évidence des schémas de développement de la maladie qui éclairent d’un jour nouveau la nature de cette affection. Le Dr Matarazzo s’attaque à un vieux défi médical avec certaines des technologies les plus avancées au monde grâce à une bourse de recherche clinique Parkinson Canada de 100 000 $ sur deux ans, financée par la Parkinson Society British Columbia. Le défi consiste à comprendre un changement fondamental dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie de Parkinson au fur et à mesure que leur état évolue. Plus précisément, l’objectif est de connaître le schéma de la perte de dopamine dans le cerveau, puisque la dopamine est la molécule qui contrôle la capacité du corps à se mouvoir. Matarazzo utilise la tomographie par émission de positons (TEP), un système d’imagerie sophistiqué qui exploite les signaux produits par de très petites quantités d’agents radioactifs à courte durée de vie, appelés isotopes, qui sont injectés dans le corps du patient. Lorsqu’ils sont associés à des traceurs particuliers qui recherchent la dopamine dans le cerveau, ces isotopes révèlent le métabolisme de la dopamine au niveau moléculaire, ce qui est impossible à observer d’une autre manière. Ces informations cruciales permettent de mesurer l’impact de la maladie de Parkinson sur le cerveau. M. Matarazzo souhaite suivre l’évolution de la maladie de Parkinson avant même que les patients n’en ressentent les symptômes, jusqu’aux stades les plus avancés de la maladie, sur plusieurs années. Le fait que le Centre de recherche sur la maladie de Parkinson du Pacifique dispose déjà d’une base de données des examens TEP effectués par les patients au moment du diagnostic, puis quatre et huit ans plus tard, facilitera l’étude. « Si vous voulez déclarer la guerre, vous devez connaître votre ennemi aussi bien que possible », explique M. Matarazzo. Il a appris à connaître cet ennemi particulier lorsqu’il était interne en médecine dans un groupe de recherche sur la maladie de Parkinson à Madrid. Il a rencontré un jeune patient qui avait passé trois ans à être traité pour une maladie mentale avec des médicaments antipsychotiques qui l’avaient complètement paralysé. Lorsque Matarazzo l’a examiné de plus près, il s’est rendu compte que l’homme était peut-être atteint de la maladie de Parkinson. « Lorsque nous l’avons vu à l’âge de 36 ans, il ne pouvait même pas bouger », explique M. Matarazzo. « Nous avons supprimé les antipsychotiques et lui avons donné de la lévodopa. Le changement a été stupéfiant : en quelques semaines, il est passé de la chaise roulante à la course dans les couloirs. C’était une expérience importante. M. Matarazzo a vécu des expériences tout aussi gratifiantes tout au long de sa carrière, qui combine la recherche en laboratoire et le travail clinique avec les patients. La recherche est nécessairement lente et exigeante, note-t-il, c’est pourquoi il est essentiel de travailler avec les patients. « Le fait de voir des patients chaque semaine vous permet de rester motivé », explique-t-il. « Ils vous donnent une idée de ce qui est pertinent et de ce qui ne l’est pas. Ce sont eux qui nous donnent les questions auxquelles nous essayons de répondre, ce qui fait d’eux l’objectif de notre travail. Pour en savoir plus sur d ‘autres chercheurs récemment financés par le programme de recherche de Parkinson Canada, consultez la section recherche du site www.parkinson.ca.