Dr. Jonathan Brotchie

Dr. Jonathan Brotchie

La chloroquine est l’un des médicaments les plus connus et les plus efficaces au monde. Au cours des 70 dernières années, elle est restée un traitement efficace contre le paludisme et la polyarthrite rhumatoïde. Aujourd’hui, des chercheurs étudient le potentiel de la chloroquine à ralentir le développement de la maladie de Parkinson. Le Dr Jonathan Brotchie fonde de grands espoirs sur la chloroquine, qui a démontré sa capacité à interagir avec l’un des principaux facteurs de croissance du cerveau, une protéine responsable de la santé des cellules de cet organe complexe. Cette recherche est financée par une subvention de 45 000 dollars accordée au projet pilote Porridge for Parkinson’s (Toronto) par le programme de recherche de Parkinson Canada. Des travaux préliminaires sur des souris de laboratoire ont montré que la chloroquine pourrait freiner les dommages biochimiques que la maladie de Parkinson inflige au cerveau, ce qui devrait également atténuer les effets tels que l’aggravation du contrôle moteur, explique Brotchie, scientifique principal au Toronto Western Hospital, qui fait partie de l’University Health Network. Toutefois, la chloroquine étant largement disponible sous forme générique, les entreprises pharmaceutiques ne sont guère incitées à assumer les risques et les dépenses liés à l’exploration du potentiel d’un produit qui pourrait tout aussi bien profiter à leurs concurrents. C’est pourquoi M. Brotchie est reconnaissant à Parkinson Canada de lui avoir accordé un financement lui permettant de mener les recherches préliminaires qui pourraient inciter l’une de ces entreprises à adapter le médicament à la lutte contre la maladie de Parkinson. « Si je peux démontrer que la chloroquine est efficace, cela va réduire les risques liés à la maladie de Parkinson », dit-il. La chloroquine n’est peut-être pas le seul médicament capable de produire les mêmes résultats dans le cerveau, mais c’est peut-être le seul disponible à l’heure actuelle, et son innocuité a déjà été démontrée, affirme Brotchie. Plus important encore, ce que Brotchie et ses collègues apprennent en travaillant avec la chloroquine jettera les bases de futures recherches sur des médicaments encore plus efficaces. « À long terme, la chloroquine n’est peut-être pas le meilleur stimulateur de facteur de croissance, mais pour l’instant, rien n’a été prouvé pour ralentir la progression de la maladie », explique-t-il. « Plutôt que d’attendre 15 ans que quelque chose de mieux apparaisse, je pense qu’il y a là une opportunité à saisir ». C’est une conférence à la faculté de médecine qui a incité Brotchie à interrompre ses études de médecine pendant plusieurs années pour se consacrer à la recherche sur le cerveau. Ces recherches ont débouché sur une carrière consacrée à la maladie de Parkinson, afin d’aider les patients dans la mesure du possible. Selon lui, la chloroquine mérite d’être étudiée. « Nous voulons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour contribuer au développement des traitements de demain », déclare-t-il. Pour en savoir plus sur d ‘autres chercheurs récemment financés par le programme de recherche de Parkinson Canada, consultez la section « Recherche » du site www.parkinson.ca.