BlogTransplantation pour la maladie de Parkinson – Ne l’excluez pas encore ! Transplantation pour la maladie de Parkinson - Ne l'excluez pas encore ! Posted Date : Jan 17, 2025 Dr. Harold Robertson Par le Dr. Harold Robertson La transplantation pour le traitement de la maladie de Parkinson n’a pas fait l’objet d’un débat aussi large qu’auparavant, mais ne l’excluez pas pour autant ! Au cours de la dernière décennie, il est de plus en plus évident qu’un diagnostic et un traitement précoces de la maladie de Parkinson seront importants à l’avenir. La transplantation neuronale est un domaine dans lequel un diagnostic précoce fera certainement la différence. Un numéro récent de Nature (5 mars 2015) a attiré l’attention sur un article du laboratoire d’Ole Isacson à Harvard. Cet article, paru dans la revue à fort impact Cell Stem Cell, est intitulé « Successful Function of Autologous iPSC (induced pluripotential stem cell)-Derived Dopamine Neurons following Transplantation in a Non-Human Primate Model of Parkinson’s Disease » (Fonction réussie des neurones dopaminergiques autologues dérivés de cellules souches pluripotentielles induites) après transplantation dans un modèle de primate non humain de la maladie de Parkinson)(1). Il s’agit d’une étape importante vers un traitement potentiel, voire une guérison, de la maladie de Parkinson (MP). Dans les Maritimes, nous avons très peu entendu parler de la transplantation de neurones dopaminergiques depuis le départ du Dr Ivar Mendez ; il convient donc de faire le point sur la situation actuelle. La transplantation de neurones pour la MP a débuté au milieu des années 1980, a prospéré de 1990 à 2002 et s’est effondrée en 2002-2003 à la suite des rapports de deux essais randomisés, contrôlés par placebo et menés en double aveugle par les National Institutes of Health (NIH), qui ont montré peu d’avantages et ont signalé l’émergence de mouvements anormaux importants induits par la greffe (dyskinésies) chez près de 50 % des patients. Il est intéressant de noter qu’au cours des années 2003-2009, des centres qui ne faisaient pas partie des études des NIH ont constaté que les greffes apportaient des améliorations significatives des symptômes de la maladie de Parkinson avec peu de dyskinésies. Cela a conduit à un appel à poursuivre la transplantation neuronale (2) et au projet Transeuro de 12 millions d’euros actuellement en cours au Royaume-Uni et en Suède(http://www.transeuro.org.uk/). Il s’est avéré que les deux études des NIH étaient gravement défectueuses, mais le temps que l’on s’en rende compte, la recherche sur la maladie de Parkinson était passée au facteur neurotrophique dérivé des cellules gliales ou GDNF (qui a également échoué, mais c’est une autre histoire) et à d’autres traitements. Mais revenons à l’article de Hallett (1). L’un des rêves que nous nourrissions au début de nos travaux sur la transplantation neuronale était de stimuler la production de neurones dopaminergiques chez les patients ou de développer des moyens de prélever les propres cellules des patients, de les transformer en neurones dopaminergiques et de réimplanter les cellules chez le patient. Comme il s’agit des propres cellules du patient, l’immunosuppression ne serait pas nécessaire. L’avènement des technologies iPSC signifie également que nous ne serons plus handicapés par l’approvisionnement en tissus. L’article de Hallett et al (1) sur les cellules souches a étudié des singes qui avaient été traités avec du MPTP pour produire la MP. Ils ont ensuite prélevé des fibroblastes de peau sur ces singes et les ont traités avec les facteurs nécessaires pour convertir les cellules en neurones dopaminergiques. Les cellules ont ensuite été transplantées chez les singes dont elles provenaient. Les cellules ont survécu sans suppression immunitaire, ont ré-innervé le putamen et ont amélioré la fonction motrice. Que signifie tout cela ? À l’heure actuelle, il n’existe que des traitements symptomatiques pour la maladie de Parkinson. Il existe donc un énorme besoin médical non satisfait pour un traitement permettant de stopper la progression de la maladie. Les traitements basés sur les iPSC ne sont plus qu’une question d’années ; je prédis que les essais cliniques commenceront fin 2015-début 2016. Quand et où se dérouleront ces procès ? Cela reste à voir. Le projet de transplantation neuronale Dalhousie – CDHA, qui s’est déroulé de 1985 à 2013, a pris une avance considérable sur le reste du Canada et les résultats ont été parmi les meilleurs au monde (voir la figure 1 dans la référence 2). La plupart de ces efforts ont maintenant été transférés en Saskatchewan. (1) Hallett, P.J., Deleidi, M., Astradsson, A., Smith, G.A., Cooper, O., Osborn, T.M., Sundberg, M., Moore, M.A., Perez-Torres, E., Brownell, A.L., et al. (2015). Successful Function of Autologous iPSC-Derived Dopamine Neurons following Transplantation in a Non-Human Primate Model of Parkinson’s Disease (Fonction réussie des neurones dopaminergiques autologues dérivés d’iPSC après transplantation dans un modèle de primate non humain de la maladie de Parkinson). Cell Stem Cell. (2) Barker, R.A., Barrett, J., Mason, S.L., et Bjorklund, A. (2013). Fetal dopaminergic transplantation trials and the future of neural grafting in Parkinson’s disease (Essais de transplantation dopaminergique fœtale et avenir de la greffe neuronale dans la maladie de Parkinson). The Lancet Neurology 12, 84-91. Ce billet de blog (9 mars 2015), a été rédigé pour le site web du projet Predict Parkinson par le Dr Harold Robertson et est reproduit avec son autorisation. Le Dr Robertson est actuellement professeur au département de pharmacologie de l’école de médecine de l’université Dalhousie et a été membre du conseil consultatif scientifique du programme national de recherche de la Société Parkinson Canada. L’e-Parkinson Post accueille volontiers les contributions de ses lecteurs. Veuillez envoyer vos commentaires et vos propositions à l’adresse suivante : editor@parkinson.ca. Partager cet article : Votre histoire compte : Inspirez et créez des liens Inspirez et créez des liens en partageant votre parcours avec la maladie de Parkinson. 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