Natalina Salmaso,
Université de Carleton

Environ la moitié du cerveau humain est constituée de cellules, appelées astrocytes, dont les chercheurs pensaient qu’elles servaient d’échafaudage pour maintenir les neurones les plus importants. Mais Natalina Salmaso en sait plus. Elle appelle les astrocytes les « outsiders » du cerveau : une classe dynamique de cellules qui sont tout aussi actives que les neurones, mais dont le travail est historiquement méconnu. Ses recherches visent à révéler comment ces cellules aident notre cerveau à rester au mieux de sa forme. Mme Salmaso, titulaire de la chaire de recherche du Canada en neurobiologie comportementale à l’université Carleton, a consacré une grande partie de sa carrière à l’étude des astrocytes, mais pas dans le contexte de la maladie de Parkinson. Elle a été intriguée lorsqu’elle a appris qu’une grande partie de la recherche sur cette maladie portait sur les astrocytes. « Les astrocytes se dirigent vers les neurones lorsqu’ils sont en train de mourir », explique-t-elle. « Lorsque cela se produit dans la maladie de Parkinson, les astrocytes se rassemblent autour des neurones, changent de forme et émettent différents facteurs biochimiques. Les gens ont remarqué que ces changements se produisaient, mais personne n’a vraiment cherché à savoir ce que cela signifiait ». Aujourd’hui, après avoir reçu une subvention d’un an pour un projet pilote « Pédaler pour la maladie de Parkinson » dans le cadre du programme de recherche de Parkinson Canada, Mme Salmaso va stimuler les astrocytes pour savoir comment ils font face à l’impact de la maladie de Parkinson sur les neurones. Pour ce faire, elle utilisera un virus génétiquement modifié pour être sensible à la lumière, qui interagira avec les astrocytes de manière contrôlée. « L’idée est de comprendre ce que la stimulation fait », explique-t-elle. « Nous pensons que les astrocytes essaient de guérir les neurones, mais qu’ils échouent pour une raison ou une autre. Au niveau moléculaire, nous voulons cibler ce qu’ils doivent faire pour guérir ces neurones plus tôt dans le jeu ». Pour Salmaso, cibler les astrocytes revient à utiliser des probiotiques, qui renforcent la capacité innée de l’organisme à rester en bonne santé. Dans le cas de la maladie de Parkinson, les astrocytes pourraient essayer de faire la même chose. Mais Mme Salmaso pense qu’ils sont dépassés par l’ampleur de l’inflammation et de la mort cellulaire qui s’est déjà produite dans le cerveau. Si elle parvient à prouver cette théorie, les chercheurs s’engageront sur la voie de la découverte d’autres mécanismes susceptibles d’aider les astrocytes à accomplir leur tâche. « Plus nous comprendrons comment ces cellules font leur travail pour maintenir les neurones en bonne santé, plus nous pourrons imiter ce processus dans n’importe quel modèle de maladie. Pour en savoir plus sur d ‘autres chercheurs récemment financés par le programme de recherche de Parkinson Canada, consultez la section recherche du site www.parkinson.ca.