Dorelle Hinton, PhD candidate
McGill University

La plupart d’entre nous n’ont pas besoin de réfléchir à ce qu’ils font lorsqu’ils marchent, qu’il s’agisse de se promener dans leur quartier ou de se déplacer d’une pièce à l’autre. Mais pour de nombreuses personnes atteintes de la maladie de Parkinson, marcher est une activité consciente qui exige une concentration intense, parce qu’elles ont peur de tomber ou de s’enliser dans le sol.

À l’Université McGill, Dorelle Hinton, étudiante en biomécanique de la marche et en neurosciences, candidate au doctorat, utilise l’imagerie cérébrale pour étudier ce qui se passe dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie de Parkinson qui ont des difficultés à marcher. La recherche de Dorelle Hinton est rendue possible grâce à une bourse d’études supérieures de 20 000 dollars sur deux ans, financée par le Fonds de recherche du Québec – Santé dans le cadre du programme de recherche de Parkinson Canada.

Hinton travaille au Human Brain Control of Locomotion Lab, sous la supervision du Dr Caroline Paquette, et utilise la tomographie par émission de positons (TEP) pour scanner le cerveau de personnes atteintes de la maladie de Parkinson qui viennent de marcher pendant 30 minutes sur un tapis roulant équipé d’une ceinture distincte sous chaque jambe. Les courroies sont activées à des vitesses différentes, ce qui amène les participants à faire des pas brusques et à modifier rapidement leur schéma de marche. Cette activité de marche imite ce qui se passe lorsqu’ils doivent changer de niveau, modifier leur trajectoire ou franchir des portes – des activités qui peuvent provoquer une sensation d’incapacité à bouger les pieds chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson qui se sentent « gelées ».

Si les TEP scans permettent de localiser les zones du cerveau que ces étapes soudaines activent, Hinton espère isoler les réseaux de cellules cérébrales qui sont impliqués.

« Notre objectif dans ce projet est d’essayer de créer une feuille de route de ce que fait le cerveau et de la manière dont il a été affecté par cette maladie en termes de marche, étant donné que la marche est une partie importante de notre vie quotidienne », dit-elle.

Une fois qu’elle aura identifié un réseau cérébral qui est soit suractivé, soit sous-activé lorsque les personnes atteintes de la maladie de Parkinson marchent dans des situations plus complexes telles que le tapis roulant du laboratoire, cet endroit pourrait constituer une cible pour de futures thérapies, telles que la stimulation magnétique transcrânienne (SMT). La SMT utilise un gros aimant pour activer ou inhiber des zones spécifiques du cerveau, afin d’aider à corriger le problème créé par la maladie de Parkinson.

« Si nous pouvions contribuer à un futur protocole qui améliorerait la capacité de marcher, la qualité de vie des personnes atteintes de cette maladie s’en trouverait grandement améliorée », explique M. Hinton.

Ancienne nageuse de compétition et triathlète, Mme Hinton est intriguée par la tâche complexe de la marche – la capacité de maintenir l’équilibre et de se déplacer à l’unisson sans pensée consciente.

Elle est également intriguée par la capacité des chercheurs à trouver des réponses à des problèmes que personne d’autre n’a résolus.