Abid Oueslati, Professeur assistant

La fascination d’Abid Oueslati pour le cerveau a commencé lors de ses premières expériences de recherche scientifique en France. Plus tard, alors qu’il poursuivait des études postdoctorales en Suisse, il a commencé à considérer la maladie de Parkinson comme un puzzle biomoléculaire dont la solution pourrait améliorer la vie des patients du monde entier. Une molécule en particulier a captivé son imagination : la protéine complexe connue sous le nom d’α-synucléine, qui peut se répandre dans le cerveau des patients atteints de la maladie de Parkinson au fur et à mesure de l’évolution de l’affection. Pour M. Oueslati, qui est maintenant professeur adjoint en médecine moléculaire à l’Université Laval, ce comportement ressemble beaucoup à celui d’une autre protéine problématique, le fameux prion. Les scientifiques ont identifié les prions pour la première fois il y a une vingtaine d’années en cherchant les causes de mystérieuses plaques qui se formaient dans le cerveau et brisaient son réseau de connexions, laissant la personne ou l’animal affecté de plus en plus handicapé. Le coupable s’est avéré être ces étranges protéines dont les structures moléculaires sont repliées selon des schémas bizarres et qui se déplacent entre les cellules du cerveau pour perturber les tissus sains. Oueslati a observé un schéma similaire à la façon dont l’α-synucléine affecte le cerveau. « Cela rend évidente la progression de la maladie », explique-t-il. « Elle ouvre un nouveau champ de recherche sur la maladie de Parkinson, car elle met en évidence un nouveau mécanisme. Elle offre également de nouvelles possibilités pour de nouvelles thérapies – pour arrêter ou au moins réduire la progression de la maladie ». Parkinson Canada soutient les travaux de M. Oueslati, qu’il considère comme la première pierre qui l’aidera à établir un programme de recherche permanent dans ce domaine. Il a reçu du programme de recherche de Parkinson Canada une bourse de nouveau chercheur de 90 000 dollars sur deux ans, intitulée Pedaling for Parkinson’s New Investigator Award (Pédaler pour la maladie de Parkinson). « C’est une aide précieuse pour lancer ce projet », explique-t-il. « Nous serons en mesure de recueillir des données et de publier la première ébauche de ce que nous voulons faire. Parmi les développements les plus importants qu’il prévoit, il y aura une procédure de laboratoire beaucoup plus efficace pour étudier la maladie de Parkinson chez les souris. Les chercheurs tentent actuellement d’imiter la maladie en ajoutant des quantités excessives d’α-synucléine dans le cerveau de ces animaux, mais cette technique donne des résultats aléatoires. En appliquant un modèle de propagation de type prion, Oueslati a pu utiliser des virus pour introduire la protéine dans le cerveau d’une manière qui ressemble davantage à l’évolution de la maladie de Parkinson. « Le problème actuel est celui de la reproductibilité », explique-t-il. « Notre objectif est de développer un modèle précis, simple et contrôlable. Il prélève également des échantillons de cellules souches sur des patients atteints de la maladie de Parkinson et les met en culture afin d’en savoir plus sur les caractéristiques génétiques qui pourraient être à l’origine de la maladie. « Il s’agit d’un nouveau domaine, qui pourrait montrer la vulnérabilité de ces cellules à une sorte d’événement extérieur à l’origine de la maladie de Parkinson », note M. Oueslati. Pour en savoir plus sur les autres chercheurs récemment financés par le programme de recherche de Parkinson Canada, consultez la section recherche du site www.parkinson.ca.