Dr. Philippe Huot

Dr. Philippe Huot

Une fascination durable pour le cerveau et le désir de trouver des réponses et des solutions pour ses patients atteints de la maladie de Parkinson motivent le Dr Philippe Huot dans ses recherches sur la maladie de Parkinson. En tant que neurologue spécialiste des troubles du mouvement au Centre hospitalier de l’Université de Montréal, il comprend comment les patients et leurs familles luttent contre la dyskinésie et les hallucinations, deux des nombreuses complications de la maladie de Parkinson. Le Dr Huot a récemment terminé deux projets de recherche financés par le programme de recherche de Parkinson Canada. Le premier est une bourse de nouveau chercheur de 89 984 dollars sur deux ans et le second est une bourse de projet pilote de la Fondation Lawrason de 45 000 dollars sur un an. Ses premiers résultats sont si prometteurs qu’il a reçu, avec trois collègues, une bourse de recherche de trois ans d’un montant de 1,4 million de dollars du Weston Brain Institute pour poursuivre ses recherches. Huot a commencé ses recherches en étudiant les hallucinations, une forme de psychose qui affecte jusqu’à 60 % des personnes atteintes de la maladie de Parkinson à un stade avancé. Ces expériences effrayantes conduisent parfois une personne à avoir besoin d’une attention spécialisée et à vivre finalement dans un établissement de soins de longue durée. « Il s’agit d’un problème très important qui a de graves répercussions sur la qualité de vie des patients et de leurs soignants », explique M. Huot. « Une patiente que j’ai rencontrée avait des hallucinations visuelles et lorsqu’elle a essayé d’attraper quelque chose qu’elle pensait avoir vu dans les escaliers, elle est tombée et s’est blessée gravement. Bien qu’il existe d’autres formes de psychose, les hallucinations sont la manifestation la plus courante de la maladie de Parkinson. Il a mesuré les niveaux d’une protéine qui régule le glutamate dans des échantillons de tissus post-mortem provenant du cerveau de personnes atteintes de la maladie de Parkinson (MP). Il les a ensuite comparés à des échantillons de cerveaux de personnes non atteintes de la maladie de Parkinson. Le glutamate est un acide aminé présent dans le cerveau qui transporte les signaux d’une cellule cérébrale à l’autre. Il a ensuite observé l’impact des comportements de type psychose chez les singes en modulant le glutamate et en bloquant simultanément des récepteurs spécifiques de la sérotonine. Huot a démontré que cette combinaison de traitements était efficace pour réduire ces comportements. « Nous avons identifié une nouvelle cible et une nouvelle méthode pour soulager la psychose et nous l’avons appliquée à la dyskinésie dans le cadre d’un autre projet de recherche, avec des résultats similaires », explique Huot. « Nous avons découvert que deux maladies très différentes – la psychose et la dyskinésie – pouvaient être soulagées de la même manière. L’un des plus grands défis dans le traitement de la maladie de Parkinson est de trouver des moyens de réduire la dyskinésie, c’est-à-dire les mouvements involontaires que la plupart des personnes finissent par développer en tant qu’effet secondaire du traitement à la lévodopa. La lévodopa est le médicament qui réduit ou contrôle la raideur, les tremblements et la rigidité chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. « Pour certaines personnes, la dyskinésie peut être vraiment débilitante », explique le Dr Huot. « Elles ne peuvent pas écrire. Elles ont du mal à manger. Elles ont du mal à s’habiller. Cela peut être très perturbant et nuire à leur qualité de vie ». Le Dr Huot a traité les singes de la même manière que pour la psychose afin d’observer l’impact sur la dyskinésie. Les résultats ont été tout aussi encourageants : l’approche a permis d’atténuer efficacement la dyskinésie.

Huot soumettra des résumés sur les deux projets de recherche à la conférence de la Movement Disorders Society qui se tiendra en juin 2017 à Vancouver, en Colombie-Britannique, et à la conférence de la Society for Neuroscience qui se tiendra en novembre 2017 à Washington D.C. Il a également présenté les résultats de ses recherches à ses collègues du Neuro à Montréal. M. Huot est reconnaissant du financement qu’il a reçu du programme de recherche de Parkinson Canada. « Il est très difficile d’obtenir une première subvention de recherche », explique-t-il. « Le financement que j’ai reçu de Parkinson Canada a été essentiel. Il a permis de lancer mon programme de recherche. Je n’aurais pas pu poursuivre cette recherche sans l’investissement de Parkinson Canada et de ses donateurs. Les résultats des projets financés par Parkinson Canada lui ont également permis de demander et d’obtenir une subvention substantielle de 1,4 million de dollars du Weston Brain Institute pour poursuivre ses recherches. « J’espère que d’ici cinq à six ans, des traitements médicamenteux visant à atténuer la psychose et la dyskinésie liées à la maladie de Parkinson feront l’objet d’essais cliniques », déclare M. Huot. Bien que les recherches de M. Huot soient axées sur de nouveaux traitements visant à améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de la maladie de Parkinson, il reconnaît que toutes les recherches qui permettent d’approfondir nos connaissances sur la maladie font progresser la recherche d’un traitement curatif. « D’ici là, je suis heureux de contribuer à aider les patients que je vois tous les jours à la clinique et de leur offrir l’espoir d’une meilleure qualité de vie. »

Pour connaître les derniers bénéficiaires du financement du programme de recherche de Parkinson Canada, visitez la section Recherche à l’adresse www.parkinson.ca.