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un médecin, en se basant sur des critères préétablis. Les symptômes de la maladie apparaissent généralement à un stade avancé, moment où des processus biologiques pathologiques ou une neurodégénérescence importante se sont déjà produits.

Deux études novatrices publiées dans The Lancet Neurology ont bouleversé notre compréhension de la maladie, la passant d’une perspective clinique à une approche biologique. Ces travaux permettent de mieux cerner les processus en jeu dès les premiers stades de la maladie, bien avant l’apparition des symptômes cliniques. L’étude NSD-ISS de Simuni et ses collègues, intitulée A biological definition of neuronal α-synuclein disease: towards an integrated staging system, et celle de Höglinger et al., A biological classification of Parkinson’s disease: the SynNeurGe research diagnostic criteria, marquent une étape clé dans la redéfinition de la maladie. Ces recherches, menées par des équipes internationales, s’appuient sur des techniques scientifiques de pointe et des données patient.

Comprendre les approches NSD-ISS et SynNeurGe dans la maladie de Parkinson

Le développement de traitements efficaces pour la maladie de Parkinson est complexe en raison de sa diversité, qui varie selon les individus. En plus des facteurs génétiques et environnementaux, des processus biologiques récemment identifiés influencent également son évolution. Le diagnostic, souvent tardif, intervient alors que la maladie peut déjà être présente dans le cerveau depuis plus d’une décennie. 

Les deux articles, publiés dans The Lancet Neurology, affirment que la maladie nécessite une nouvelle classification basée sur des marqueurs biologiques, ce qui pourrait non seulement faire progresser la recherche, mais aussi impacter le recrutement des patients dans les essais cliniques et la gestion de la maladie. Ils proposent des techniques modernes, comme l’amplification de l’alpha-synucléine et la neuro-imagerie de la dopamine, validées comme biomarqueurs précoces de la maladie. Ces approches permettent de mieux comprendre comment la maladie progresse avant même que ses symptômes ne deviennent apparents. Elles ouvrent la voie à une approche plus ciblée dans les essais cliniques, facilitant ainsi la recherche de traitements spécifiques. 

L’étude SynNeurGe introduit un cadre de classification biologique en trois axes, permettant une approche plus précise du diagnostic et des traitements : 

  1. « Syn » – α-synucléine : mesure la présence d’agrégats d’alpha-synucléine dans un échantillon. 
  1. « Neur » – neurodégénérescence : évalue la présence de neurodégénérescence détectable. 
  1. « Ge » – génétique : analyse les facteurs génétiques, notamment les variantes du gène SNCA liées à la maladie. 

Chaque patient est classé selon ses résultats dans ces trois domaines, ce qui permet de mieux cibler les études et traitements. Par exemple, un patient peut être classé comme « Syn + Neur » mais « Ge – » et ainsi recevoir un diagnostic plus spécifique, ouvrant la voie à une approche plus personnalisée. 

La classification DSN-ISS et le cadre de stadification 

Le cadre DSN-ISS, similaire à celui de SynNeurGe, définit la maladie en plusieurs étapes, allant de l’identification de biomarqueurs précoces à la progression clinique : 

  1. S : présence d’alpha-synucléine agrégée. 
  1. D : dégénérescence des neurones dopaminergiques. 
  1. G : analyse génétique du gène SNCA. 

Les stades vont de l’apparition de biomarqueurs (stade 1) à la progression vers des symptômes cliniques plus graves (stade 3-6). Ce modèle offre une base pour mieux comprendre l’évolution de la maladie, même avant l’apparition des symptômes cliniques, et pourrait potentiellement transformer les approches thérapeutiques et le recrutement des patients pour les essais cliniques. 

Vers une meilleure compréhension et des traitements plus ciblés 

Ces approches marquent un tournant dans la recherche sur la maladie de Parkinson en offrant une définition biologique qui pourrait améliorer les traitements et les diagnostics. Elles permettent une détection précoce des biomarqueurs, ce qui aide à prédire la progression de la maladie avant même l’apparition des symptômes. L’intégration de ces modèles dans la pratique clinique pourrait à terme conduire à une médecine de précision. 

Les recherches futures doivent se concentrer sur l’affinement de ces techniques, en particulier pour la détection de l’alpha-synucléine mal repliée, et sur la validation de nouveaux biomarqueurs. Cette évolution pourrait accélérer la découverte de traitements ciblant les premières étapes de la maladie et améliorer le bien-être des patients. 

Les implications pour les patients et leur famille 

L’adoption de ces modèles offre une meilleure compréhension de la maladie pour les patients, permettant un diagnostic et des traitements plus personnalisés. Les patients bénéficieront d’une approche plus individualisée basée sur leurs biomarqueurs, ce qui pourrait améliorer leur qualité de vie et les résultats de santé à long terme. 

L’implication de Parkinson Canada dans la recherche 

Parkinson Canada s’engage activement dans la recherche, soutenant des projets visant à comprendre la biologie de la maladie. Nous avons co-parrainé une table ronde en avril 2023 à Washington, DC, réunissant des experts pour établir un cadre de stadification de la maladie. Cette initiative a facilité des échanges de connaissances, ouvrant la voie à de futures collaborations internationales. 

Nous avons également soutenu des projets de recherche innovants, tels que ceux menés par Nathan Karpilovsky à l’Université McGill et Martin Ingelsson du University Health Network, qui explorent des traitements visant à ralentir la progression de la maladie et à mieux comprendre le rôle de l’alpha-synucléine. 

Ces efforts de recherche, couplés aux nouvelles classifications biologiques, vont sans doute mener à des avancées cruciales pour les patients vivant avec la maladie de Parkinson. 

Karen Lee, présidente et directrice générale de Parkinson Canada, met en lumière l’importance de repenser la maladie de Parkinson sous un angle biologique innovant : « Repenser la maladie de Parkinson dans cette nouvelle perspective pourrait transformer la recherche et les essais cliniques, améliorant ainsi les résultats des recherches en cours. Nous devons affiner nos méthodes de détection pour renforcer la précision et la sensibilité des biomarqueurs précoces. En fin de compte, ces nouveaux modèles aideront à créer des thérapies plus adaptées, fondées sur la signature moléculaire de la maladie. » 

Votre rôle dans la construction de l’avenir 

Nous vous invitons à partager vos réflexions, à participer aux discussions et à soutenir les initiatives de financement pour la recherche. Vos témoignages sont essentiels, car ils rappellent la portée de notre travail commun en tant qu’organisation et en tant que communauté mondiale.