(Adapté d’un article que la Société Parkinson Canada a soumis à l’Association canadienne des orthophonistes et audiologistes)
Les chercheurs Angela South (à droite) et Jacob Penner dans la suite de recherche en IRM du Robarts Research Institute de l'Université de Western Ontario.

Researchers Angela South (r.) and Jacob Penner in the MRI Research Suite at the Robarts Research Institute, University of Western Ontario.

De nouvelles recherches sur les symptômes non moteurs de la maladie de Parkinson révèlent que les personnes atteintes de la maladie de Parkinson subissent dès le départ des changements subtils au niveau de la capacité de réflexion et du langage. En fait, pour environ 5 % des personnes, les changements cognitifs précèdent l’apparition des symptômes moteurs. Ces changements peuvent affecter tous les domaines du langage, y compris la compréhension et l’expression dans les communications verbales et non verbales.

Les zones concernées sont les suivantes

  • Attention. Comme les gens ont du mal à filtrer les informations non pertinentes, ils peuvent avoir des difficultés à communiquer lorsqu’il y a de multiples distractions ou de multiples interlocuteurs. Cela peut affecter la capacité à comprendre les informations et à assimiler un grand volume d’informations.
  • Structure de la langue. La difficulté à traiter et à produire une syntaxe complexe, à la fois écrite et auditive, et la difficulté à tirer des conclusions peuvent affecter la conversation et la lecture. En conséquence, les personnes atteintes de la maladie de Parkinson peuvent utiliser des structures de phrases simplifiées et une communication moins « riche ».
  • Mémoire. Les personnes atteintes de la maladie de Parkinson peuvent donc bénéficier de stratégies qui facilitent la récupération des informations et leur découpage en unités plus petites.
  • Traitement des émotions. Il est prouvé que l’expression faciale masquée dans la maladie de Parkinson n’est pas seulement une question de rigidité et de raideur des muscles faciaux, mais qu’elle a aussi une composante cognitive. Les personnes ont des difficultés à exprimer et à comprendre les émotions, en particulier les émotions négatives telles que la tristesse et la colère, de diverses manières, notamment par l’expression faciale, les changements dans le ton de la voix, l’inflexion et le volume, et les mots relatifs aux concepts émotionnels.
  • Fonction exécutive. Les problèmes dans ce domaine existent dès les premiers stades et peuvent se manifester par un retard dans la capacité à organiser le langage, à intégrer l’information et à identifier et modifier les stratégies linguistiques.
  • Recherche de mots. Les gens ont des difficultés à générer des mots. Elles peuvent également avoir plus de difficultés avec les verbes qu’avec les noms. Par conséquent, le langage d’une personne peut sembler vague ou décousu. Une personne atteinte de la maladie de Parkinson a déclaré : « Je trouve que je dois utiliser beaucoup de mots pour exprimer ce que je pense ».
  • Compétences en matière de communication sociale. Lors d’une conversation, les personnes peuvent avoir des difficultés à prendre leur tour, à lancer des sujets, à maintenir des sujets et à faire des références.
  • Humeur. La dépression et l’apathie sont fréquentes dans la maladie de Parkinson et peuvent réduire les performances cognitives. Cependant, « si une personne est lente à communiquer et présente des troubles du traitement des émotions, cela peut être perçu comme une dépression alors qu’il s’agit en fait d’une fonction des changements de communication liés à la cognition et aux compétences linguistiques », explique Angela South, orthophoniste et doctorante à l’université de Western Ontario, à London (Ontario). Les recherches d’Angela South sur les déficits cognitifs et linguistiques dans la maladie de Parkinson et leur impact sur la dynamique de communication entre les personnes atteintes et leurs partenaires familiaux sont financées en partie par une bourse d’études supérieures de la Société Parkinson Canada. Ces travaux pourraient aider les orthophonistes à améliorer les résultats en matière de communication pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson dès les premiers stades de la maladie et au fur et à mesure de son évolution.

Pour plus d’informations et de conseils utiles aux personnes atteintes de la maladie de Parkinson et à leurs partenaires de soins, lisez Communication efficace – Déficience cognitive dans la maladie de Parkinson.