Par Krista Lamb
En tant que directeur du Pacific Parkinson’s Research Centre de l’Université de la Colombie-Britannique, le Dr Martin Mckeown étudie de nouveaux traitements et interventions pour aider les personnes atteintes de la maladie de Parkinson et de maladies apparentées. Détenteur d’une formation d’ingénieur, une grande partie de son travail porte sur la façon d’utiliser les technologies dans cette recherche, notamment grâce à l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA).
Dr Mckeown joue également un rôle de premier plan dans le Réseau Parkinson canadien ouvert (RPCO), un projet conjoint de Parkinson Canada et Brain Canada visant à accélérer la compréhension de la maladie de Parkinson.
Pour lui, le RPCO est un moyen de formaliser le partage de données entre les centres de recherche à travers le Canada. «Si nous arrivons à mettre les informations en commun, nous pourrions nous retrouver avec plus d’exemples de la maladie de Parkinson que n’importe quel clinicien n’en verrait au cours de sa vie, et cela nous permettrait d’apprendre des choses subtiles sur la maladie qu’il ne nous serait pas permis autrement», dit-il.
La première étape des thérapies ciblées
Pour que ce processus soit efficace, il est nécessaire que davantage de personnes partagent leurs informations, en particulier de manière anonyme. Dr Mckeown espère que la prise de connaissance du réseau encouragera les gens à s’inscrire au RPCO. «Avec suffisamment d’études de cas, vous découvririez peut-être qu’il existe un sous-ensemble de personnes atteintes de la maladie de Parkinson qui répondent très bien à un traitement précis. S’il s’avérait que vous faisiez partie de ce sous-ensemble, ce sont des connaissances qui vous seraient directement bénéfiques. De plus, vous pourriez constater qu’il existe un sous-ensemble de personnes avec certaines particularités présentant un risque très élevé de faire une chute. Il s’agit d’une information qui pourrait vous être utile.»
Avec suffisamment de données à exploiter, les chercheurs pourraient également potentiellement développer des thérapies ou des technologies plus ciblées conçues pour aider à résoudre des complications précises liées à la maladie. «Si nous arrivons à prendre une maladie hétérogène comme la maladie de Parkinson et à la stratifier en différents sous-groupes qui répondent de manière semblable à diverses thérapies, savoir à quel sous-groupe vous appartenez pourrait guider votre clinicien dans la façon d’adapter la thérapie spécifiquement à votre situation», poursuit Dr Mckeown.
Actuellement, lorsque Dr Mckeown démarre un projet, il contacte ses collègues pour savoir ce qu’ils ont vu en clinique. Il lui est utile de recueillir leurs exemples de cas pour se faire une idée de l’avancée de la recherche actuelle. Cependant, il s’agit là d’un processus qui ne rejoint qu’un petit groupe de personnes. Le RPCO permet ce type de partage d’informations à une échelle beaucoup plus grande et plus efficace.
«Une partie de nos recherches commencent à examiner des choses comme l’apprentissage en profondeur», explique Dr Mckeown, faisant référence à une forme d’IA utilisant des algorithmes pour trouver des modèles pouvant autrement ne pas être apparents. «Pour ce faire, il nous faut beaucoup, beaucoup d’exemples d’une caractéristique particulière pour pouvoir découvrir certaines des nuances subtiles. La quantité de données utiles pour répondre à certaines de ces questions les plus importantes, dépassant largement ce qui pourrait être recueilli par une seule personne ou même un seul centre.»
La technologie décompose les silos de recherche
À titre d’exemple, Dr Mckeown fait remarquer un projet sur lequel son équipe travaille qui utilise une surveillance vidéo conforme à la confidentialité. La caméra vidéo a une fonction intégrée qui prend une photo et la convertit immédiatement en une représentation squelettique qui permet à l’équipe de surveiller les changements de mobilitéchez les patients. Les images ne sont jamais archivées et jamais identifiables. La possibilité d’entrer ces images anonymisées dans une base de données comme le RPCO permet un accès accru aux chercheurs, et ainsi une plus grande capacité d’étudier ces changements de mouvement.
«La triste réalité est que beaucoup d’entre nous travaillent en silos. Je pense que la mise en place de ces structures où nous mettons les données en commun est une première étape vers des projets collaboratifs plus importants, ce qui sera absolument essentiel pour aller de l’avenir», souligne Dr Mckeown. «De plus, il y a beaucoup de gens qui ont une grande expertise dans l’analyse de mégadonnées, mais qui n’ont pas accès aux données. Par le passé, ils devaient collaborer avec une personne disposant de données. Or, si nous avons une grande quantité de données anonymisées mises en commun et la mettons à la disposition de personnes expertes en analyse, cela élargit rapidement et considérablement le bassin de personnes qui font de la recherche sur la maladie de Parkinson. Je crois que ce sera extrêmement profitable.»
Votre participation est essentielle pour aider le Réseau Parkinson Canadien Ouvert à atteindre ses objectifs. Visitez le site Web https://copn-rpco.ca/ pour en savoir plus et vous inscrire dès aujourd’hui.