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Diana Matheoud
Professeure adjointe, Université de Montréal

Diana Matheoud, chercheuse à l’Université de Montréal, a identifié la façon dont les cellules répondent à l’infection ou au stress comme un indicateur potentiel de l’apparition de la maladie de Parkinson. Les mutations génétiques associées à cette maladie neurodégénérative affectent également ce processus du système immunitaire. Plus précisément, les effets s’étendent aux mitochondries, structures clés des cellules qui fournissent l’énergie vitale à leur fonctionnement, et qui sont directement compromises par la maladie de Parkinson. L’une des principales priorités de la recherche sur la maladie de Parkinson a été la mise au point d’un test diagnostique permettant d’indiquer l’apparition de cette maladie, afin que les malades puissent commencer un traitement le plus tôt possible. Cet objectif dépend de la découverte d’un marqueur biologique spécifique de la neurodégénérescence, ce que Diana Matheoud tente de mettre au point grâce à une bourse de nouveau chercheur d’un montant de 90 000 $ sur deux ans. La professeure adjointe à l’Université de Montréal a exploré la participation inattendue du système immunitaire de l’organisme dans le développement de la maladie de Parkinson. On sait déjà que deux gènes bien étudiés, PINK1 et Parkin, jouent un rôle majeur dans ce développement. Ce n’est que très récemment qu’ils ont été associés à la régulation de la réponse immunitaire de l’organisme. Cette découverte est intervenue lorsque des scientifiques ont tenté d’induire des caractéristiques de la maladie de Parkinson chez des souris génétiquement modifiées par la mutation PINK1. Ce n’est qu’après une infection que les symptômes de la maladie ont commencé à apparaître, une observation qui a conduit Mme Matheoud à examiner de plus près l’impact de cette infection au niveau cellulaire. Elle a découvert que la présence de la bactérie envahissante modifiait une voie moléculaire fondamentale que les cellules utilisent généralement pour identifier ce type de menace. Mme Matheoud a constaté que les modifications de cette voie, appelée présentation de l’antigène, affectaient spécifiquement la mitochondrie, une structure vitale à l’intérieur de chaque cellule qui est chargée de fournir l’énergie nécessaire à toutes les fonctions de la cellule. La dégradation des mitochondries étant une caractéristique de la maladie de Parkinson, la mise en évidence de cette réaction à l’infection pourrait bien fournir le biomarqueur crucial qui permettrait de prédire l’état et même l’évolution de la maladie, ce qui serait extrêmement bénéfique pour les patients. Si les chercheurs parvenaient à mettre au point un test indiquant cette réaction, les médecins pourraient être alertés de la présence de la maladie de Parkinson bien plus tôt que les diagnostics actuels. « Nous avons découvert que PINK1 et Parkin étaient très importants pour la protection de la présentation de l’antigène par les mitochondries », explique-t-elle, en faisant référence à la présentation de l’antigène mitochondrial sous le nom de MitAP. « Il existe un lien réel entre le dysfonctionnement des mitochondries et la stimulation du système immunitaire, ce qui établit un lien parfait entre les deux. Elle ajoute que la bourse de nouveau chercheur de Parkinson Canada lui permet de faire passer ces travaux des souris à l’étude d’échantillons de sang donnés par des patients humains, qui débutera au début de l’année 2019. Cette prochaine phase de la recherche consistera à rechercher la même réponse du système immunitaire que celle qui a déjà été confirmée dans le modèle animal. « Si c’est le cas, cela signifierait que la MitAP existe chez l’homme et que nous avons un lien là aussi », explique M. Matheoud.

Pour en savoir plus sur les autres chercheurs récemment financés par le Programme de recherche sur la maladie de Parkinson au Canada, consultez la section recherche du site www.parkinson.ca.