La maladie de Parkinson est une maladie complexe qui nécessite un traitement personnalisé. « Il n’y a pas deux personnes identiques. Vous devez déterminer ce dont chaque personne a besoin et la traiter en conséquence ». Tel était le message dominant de la 8e conférence Donald Calne donnée par le Dr Stanley Fahn, professeur de neurologie H. Houston Merritt et directeur du Centre pour la maladie de Parkinson et les autres troubles du mouvement à l’université Columbia de New York. Le Dr Fahn, qui est directeur scientifique de la Parkinson’s Disease Foundation (américaine) et ancien président de l’American Academy of Neurology, s’est adressé à plus de 150 participants à la conférence Donald Calne le mardi 7 juin à Toronto, à l’hôtel Hyatt Regency Toronto, avec sa présentation intitulée  » Misperceptions and Mistakes made by patients and doctors in treating Parkinson’s disease » (Perceptions erronées et erreurs commises par les patients et les médecins dans le traitement de la maladie de Parkinson). L’événement était organisé par la Société Parkinson Canada et la Société Parkinson Central & Northern Ontario. En commençant par l’idée fausse la plus répandue chez les patients, à savoir que le Sinemet ne dure que 5 ans ou que la lévodopa perd son efficacité au bout de 5 ans, le Dr Fahn a fait remarquer que « la lévodopa ne perd jamais son efficacité. Ce qui se passe, c’est que la maladie de Parkinson s’aggrave avec le temps. Les symptômes des premiers stades, tels que les tremblements, la lenteur des mouvements et la rigidité, répondent à la lévodopa. En revanche, les symptômes tardifs tels que les difficultés posturales, la perte d’équilibre et le blocage de la démarche sont des domaines auxquels la lévodopa ne s’attaque pas. La lévodopa n’a jamais traité ces symptômes ». Le Dr Fahn a ensuite dénoncé une série de mythes et d’erreurs concernant le début du traitement de la maladie de Parkinson – quand commencer, quand retarder, quels médicaments sont efficaces et pour quel groupe d’âge, s’il existe des relations entre les médicaments contre la maladie de Parkinson et la progression de la maladie, si et quand la combinaison de médicaments est efficace – tout en étayant ses affirmations par des résultats d’études publiées. Le Dr Fahn a également abordé les complications motrices telles que les dyskinésies et les états « off » dans la maladie de Parkinson – causes possibles, susceptibilité, stratégies pour les réduire. En demandant aux membres de l’auditoire atteints de la maladie de Parkinson de lever la main, il a réfuté l’idée de nombreux médecins selon laquelle les dyskinésies sont plus problématiques pour le patient que les états « off ». Il a déclaré : « Je n’ai encore jamais eu de patient qui préférait être « éteint ». Ils veulent tous être « allumés » et avoir la possibilité de bouger ». En réponse à une question du public sur les thérapies non médicamenteuses pour la maladie de Parkinson, le Dr Fahn a cité les avantages de l’exercice physique et la disponibilité de la chirurgie telle que la stimulation cérébrale profonde (SCP), expliquant ce qu’elle est, quand et pourquoi elle est utilisée. Il a également évoqué le potentiel de la stimulation dopaminergique continue, à l’aide de thérapies de perfusion telles que DuodopaTM, qui consiste à pomper la lévodopa directement dans l’intestin grêle et à l’administrer de manière régulière tout au long de la journée, afin de minimiser et/ou d’éviter les complications motrices. Cette intervention est largement utilisée en Europe. Elle est autorisée au Canada à condition que des essais cliniques supplémentaires soient menés pour en vérifier les bénéfices. Consultez la fiche d’information sur les médicaments sur le site parkinson.ca. Pour l’avenir, le Dr Fahn prévoit de meilleurs médicaments et de meilleures techniques chirurgicales pour la maladie de Parkinson.

Nous avons résolu la plupart des problèmes moteurs grâce à la chirurgie et aux médicaments. Nous devons maintenant trouver des moyens de résoudre les problèmes insolubles de la maladie de Parkinson, tels que le déclin cognitif qui survient avec l’âge ». Il a exprimé l’espoir que les recherches en cours sur la pathogenèse – la compréhension des mécanismes qui sous-tendent les maladies neurodégénératives comme la maladie de Parkinson – permettront de comprendre pourquoi les neurones dopaminergiques déclinent et meurent dans la maladie de Parkinson et fourniront une base pour trouver des moyens d’arrêter le processus. Merci à Abbott Canada et à Rx&D qui ont parrainé la conférence Donald Calne de cette année. La conférence Donald Calne a été enregistrée. Vous pourrez la retrouver en ligne sur www.parkinson.ca d’ici la mi-juillet. Vous pouvez également en commander une copie en contactant communications@parkinson.ca. La conférence Donald Calne a été créée en 2002 en l’honneur du Dr Donald Calne pour les services exceptionnels qu’il a rendus à la communauté de la maladie de Parkinson en tant que professeur de neurosciences à l’université de Colombie-Britannique et ancien président et membre de longue date du conseil consultatif scientifique de la Société Parkinson Canada. Chaque année, la Société Parkinson Canada attribue cette bourse à un éminent neuroscientifique de réputation internationale, dont les travaux portent principalement sur la maladie de Parkinson.