Utilisation d’une stimulation cérébrale non invasive pour débloquer la démarche

Mécanismes neuronaux du blocage de la démarche dans la maladie de Parkinson

Alexandra Potvin-Desrochers
Etudiante au doctorat
Université McGill
Bourses d’études supérieures
20 000 $ sur 2 ans

Le blocage pendant la marche, qui peut entraîner une chute, est un aspect de la maladie de Parkinson que certaines personnes vivent chaque jour.

Ce problème contribue souvent à l’isolement social, car les gens évitent de quitter la maison parce qu’ils ont peur de rester coincés ou de tomber.

À l’Université McGill, la doctorante Alexandra Potvin‑Desrochers étudie les régions du cerveau impliquées dans le blocage de la marche afin de trouver un traitement efficace.

Elle a déjà montré qu’il existe un niveau accru de connectivité entre les régions du cerveau responsables du traitement sensoriel et du traitement spatial visuel des personnes atteintes de la maladie de Parkinson qui éprouvent un problème de blocage de la marche par comparaison à celles qui n’ont pas ce problème.

Selon son hypothèse, le blocage survient lorsqu’il y a une surcharge dans le traitement d’une variété d’information dans le cerveau, y compris de messages des régions cognitives, limbiques, motrices et sensorielles.

Elle utilise maintenant la stimulation magnétique transcrânienne répétitive (SMTr) pour localiser les régions précises du cerveau qui interviennent dans le traitement des données sensorielles. Cette technique non invasive consiste à placer une bobine magnétique sur le cuir chevelu et à créer un faible champ magnétique pour stimuler ou réduire l’activité des neurones dans les régions du cerveau situées sous cette bobine.

« Il n’y a pas beaucoup d’options de traitement pour le blocage de la démarche. Nous aimerions vraiment trouver un moyen de réduire ce problème chez ces patients. »

Mme Potvin‑Desrochers examine si le traitement par la SMTr peut réduire le blocage. Elle modifie l’emplacement de la bobine magnétique avant de vérifier la capacité de marche des gens pour localiser les régions précises touchées dans le cerveau.

Elle prévoit combiner la SMTr à l’entraînement de l’équilibre et de la démarche pour déterminer si les gens obtiennent de meilleurs résultats ainsi plutôt que par le seul entraînement de l’équilibre et de la démarche.

« Il n’y a pas beaucoup d’options de traitement pour le blocage de la démarche. Nous aimerions vraiment trouver un moyen de réduire ce problème chez ces patients », affirme Mme Potvin‑Desrochers.

Certaines cliniques au Canada utilisent déjà la SMTr pour traiter la dépression. Elle espère que son travail rendra la technologie plus accessible aux personnes atteintes de la maladie de Parkinson et d’autres maladies neurologiques.

Elle n’avait que 8 ans lorsqu’elle a reçu un modèle du cerveau pour Noël, ce qui a déclenché son amour pour les neurosciences. Elle demeure fascinée par la façon dont le cerveau contrôle le mouvement. Sa détermination à découvrir de nouvelles connaissances et à les appliquer en milieu clinique l’a conduite à cette recherche.

« Il est important pour moi de participer à l’aspect clinique de mon travail afin de mieux orienter les pratiques des médecins et des neurologues », précise-t-elle.