Révéler le vrai visage d’un envahisseur de cellules cérébrales

Dissociation d’une pathologie de la neurotoxicité des synucléinopathies

Maxime Rousseaux
professeur
Université d’Ottawa
Bourse pour nouveaux chercheurs
90 000 $ sur deux ans

Quand il était un enfant, Maxime Rousseaux a connu des personnes atteintes de troubles neurodégénératifs. Plus tard, dans le cadre de ses études universitaires, il a rencontré un éventail encore plus vaste de personnes atteintes de tels troubles. Parmi ses mentors, il y avait Dr Michael Schlossmacher, dont la clinique des troubles du mouvement d’Ottawa a servi de salle de classe officieuse à Rousseaux, qui y a enrichi ses connaissances sur l’aspect humain de cette affection.

« J’ai rencontré, au sein de la communauté, un grand nombre de personnes auxquelles je me suis réellement attaché. Non seulement je me suis investi affectivement, mais j’ai senti le devoir de travailler sur la maladie, raconte Maxime Rousseaux, aujourd’hui professeur à l’Université d’Ottawa. Cela fait maintenant 12 ans. »

Cette expérience l’a amené à mettre l’accent sur une protéine particulière du cerveau appelée alpha-synucléine, découverte il y a des décennies et dont le nom fait référence à sa localisation dans les synapses, entre les cellules du cerveau et dans le noyau de ces cellules.

Cette protéine a également été décrite comme un contaminant qui perturbe la fonction des cellules du cerveau et provoque la rupture du système nerveux qui définit la maladie de Parkinson. Bien que cette conclusion s’appuie sur les grandes quantités d’alpha-synucléine que l’on trouve dans les régions du cerveau où cette rupture se produit, Rousseaux remarque que l’alpha-synucléine peut également se trouver dans des cellules qui se trouvent dans les parties intactes du cerveau. Cette constatation amène le neuroscientifique à se demander si la fonction de la protéine est plus subtile qu’elle ne semble l’être.

« La présence de l’alpha-synucléine dans le noyau des cellules a-t-elle un effet toxique ou protecteur?, se demande-t-il. Nous croyons qu’elle a un effet toxique et notre travail permettra de vérifier cette hypothèse une fois pour toutes dans le contexte de cette pathologie. »

Ce dernier soutien de Parkinson Canada contribuera grandement à répondre à cette question en améliorant les ressources accessibles au laboratoire de Rousseaux. La recherche d’autres sources de financement pour de tels travaux exigerait beaucoup de données préliminaires qu’il n’est pas en mesure d’obtenir à ce point-ci de sa recherche. Grâce à ce financement, son équipe de recherche a maintenant une capacité beaucoup plus grande de jeter les bases d’un meilleur traitement des patients atteints de la maladie de Parkinson.

« Notre laboratoire reproduit des effets génétiques particuliers et vérifie leur incidence sur les cellules, le tout dans le but de trouver les facteurs qui provoquent les changements moléculaires responsables de la maladie de Parkinson, explique-t-il. Les résultats contribueront à la mise au point de thérapies sur mesure, de médicaments et d’essais précliniques. »