Reconstitution du casse-tête Parkinson
Étude de l’incidence des fibrilles d’asynucléine sur l’activité des neurones dopaminergiques
Les chercheurs qui ont consacré leur carrière à la recherche de la cause de la maladie de Parkinson ont, collectivement, défini trois principaux facteurs de décès des cellules dopaminergiques. Ils savent que les amas d’une protéine appelée alpha-synucléine, les mitochondries endommagées — les organites qui produisent de l’énergie dans les cellules — et les neurones défectueux qui perturbent les signaux électriques contribuent tous à la maladie de Parkinson.
Cependant, les scientifiques ne savent toujours pas ce qui lie ces trois coupables, et pourquoi les neurones dopaminergiques sont les seules cellules du cerveau à être aussi vulnérables à ces facteurs de stress.
« Nous avons trois morceaux de casse-tête et nous essayons de les assembler », explique Frédérique Larroquette, candidate au doctorat à l’Université McGill.
Larroquette, ingénieure biomédicale, a décidé d’étudier aussi les neurosciences, afin d’explorer les fonctions cellulaires qui créent ce casse-tête. Elle transforme des cellules souches provenant d’êtres humains en neurones dopaminergiques dans des cultures, de façon à imiter l’activité dans le cerveau humain.
En étudiant les mutations génétiques connues comme étant responsables de la maladie de Parkinson, y compris les dommages mitochondriaux à l’intérieur des cellules, le comportement de l’alpha-synucléine et les anomalies dans l’activité électrique de ces cellules, Larroquette espère trouver des réponses à la façon dont tous ces éléments en arrivent à causer la maladie de Parkinson.
« Ce serait incroyable si je pouvais trouver le lien entre les trois responsables, parce que c’est la grande question, s’exclame Frédérique Larroquette. Il est très important de déterminer où tout ça commence, afin d’y mettre fin. »
Selon Larroquette, si elle parvenait à découvrir l’anomalie de départ ou le processus perturbé qui mène à la maladie de Parkinson, cela pourrait avoir une incidence sur la mise au point de nouveaux médicaments ou de nouveaux traitements.
Son but ultime est de combiner ses connaissances en génie biologique à ses compétences en recherche afin de concevoir de nouveaux médicaments et de nouveaux produits thérapeutiques.
Bien que personne de son entourage ne soit atteint de la maladie de Parkinson, Frédérique Larroquette se considère chanceuse d’avoir participé à la Grande Randonnée Parkinson, l’an dernier, où elle a interagi avec des personnes touchées.
Maintenant, elle fait de son mieux pour les personnes atteintes qu’elle y a rencontrées.
« Je suis optimiste — plein de nouveaux outils utiles sont mis au point, particulièrement avec les cellules souches, parce que nous avons maintenant un modèle humain de la maladie, précise-t-elle.
Grâce aux efforts des nombreux chercheurs, je crois que nous finirons par assembler le casse-tête. »