Protéines au mauvais comportement

Les chercheurs ont pointé une protéine appelée alpha-synucléine comme étant la principale responsable de la maladie de Parkinson, car elle s’accumule en amas importants, appelés corps de Lewy, qui sont associés à la mort des cellules dopaminergiques.

À l’Université de Toronto, Dre Lorraine Kalia, neurologue et neuroscientique, examine une autre forme d’alpha-synucléine qui se comporte mal.
Des autopsies pratiquées sur le cerveau de personnes ayant une forme génétique de la maladie de Parkinson ont révélé l’absence de corps de Lewy. Dre Kalia essaie donc de découvrir pourquoi leurs cellules dopaminergiques sont mortes.

Dre Kalia a recueilli des dossiers d’autopsie de personnes atteintes de la forme génétique de la maladie de Parkinson ayant provoqué une mutation du gène LRRK2. Elle croit que les cellules du cerveau des personnes atteintes de cette forme de maladie de Parkinson pourraient présenter de plus petits amas d’alpha-synucléines, appelés oligomères.

« Ces agrégats plus petits pourraient être les principaux responsables du type d’alpha-synucléine qui cause la mort des cellules du cerveau », lance-t-elle.

Dre Kalia compare des cerveaux qui présentaient des corps de Lewy — les gros agrégats d’alpha-synucléines — à des cerveaux qui ne présentaient pas de gros amas. Elle est à la recherche des plus petits oligomères.

« La protéine s’accumule toujours dans les cellules du cerveau, mais pas de la même façon, précise-t-elle. Elle est toujours présente, elle se comporte toujours mal, mais peut-être plutôt dans ces plus petits amas. »

Une fois que Dre Kalia et son équipe auront déterminé la taille et le nombre d’oligomères présents dans le cerveau des personnes atteintes de cette forme génétique de la maladie de Parkinson, ils détermineront si la distribution des oligomères dans le cerveau correspond à des symptômes différents.

Selon les recherches antérieures de Dre Kalia, les personnes ayant des corps de Lewy étaient plus susceptibles de souffrir de démence ou d’autres symptômes non moteurs que celles qui n’en avaient pas.

Elle espère que ces travaux permettront de déterminer si l’emplacement des amas de protéines au mauvais comportement, ou le type et la taille des amas — corps de Lewy ou oligomères — correspondent à des symptômes non moteurs.

Dre Kalia espère que ses travaux finiront par ouvrir une nouvelle avenue à la mise à l’essai de médicaments ou à d’autres formes de thérapie visant à traiter la forme d’alpha-synucléine responsable des problèmes.

Bien que 75 % de son temps soit consacré à la recherche, Dre Kalia consacre le quart restant à prendre soin de personnes atteintes de la maladie de Parkinson.

« Mon contact avec les personnes atteintes de la maladie de Parkinson est vraiment ce qui m’a inspirée à poursuivre une carrière dans le domaine des troubles du mouvement, dit-elle. Nous n’arrivons pas à répondre à un grand nombre de besoins cliniques chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson… et c’est ce qui motive le laboratoire. »

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