Pleins feux sur les protéines
La toxicité de l’alpha-synucléine dans le modèle de souris GFAP.HMOX1 de la maladie de Parkinson
le Fonds de
recherche du Québec-Santé
Les protéines — ces molécules complexes qui régulent bon nombre des fonctions de notre organisme — sont de plus en plus visées par la recherche sur la maladie de Parkinson. Pour Marisa Cressatti, neuroscientifique et candidate au doctorat à l’Université McGill, deux protéines particulières orientent sa recherche sur les causes de la maladie de Parkinson.
Marisa Cressatti utilise un modèle de souris pour examiner l’interaction entre l’alpha-synucléine, considérée depuis longtemps comme la principale responsable de la maladie de Parkinson, et une autre protéine appelée hème oxygénase 1 (HO-1). Les chercheurs savent déjà que d’importants amas d’alpha-synucléine s’accumulent dans les cellules cérébrales des personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Ces amas, appelés corps de Lewy, semblent contribuer à l’évolution de la maladie.
Marisa Cressatti tente de découvrir si l’alpha-synucléine se propage d’une cellule cérébrale à une autre et, le cas échéant, si la protéine HO-1 accélère cette propagation ou contribue à l’agglutination de la protéine.
Utilisant un modèle de souris génétiquement modifié dont le cerveau contient une trop grande quantité de protéines HO-1, elle injecte une forme synthétique d’alpha-synucléine pour vérifier si cela a une quelconque influence sur l’accumulation de l’alpha-synucléine ou si cela accentue la propagation de la protéine dans le cerveau.
« Si cette étude donne des résultats positifs, nous pourrions confirmer que la protéine HO-1 joue un rôle dans cette maladie. »
Cette recherche fondamentale est essentielle pour aider les chercheurs à comprendre comment différentes protéines collaborent pour contribuer à la maladie de Parkinson. Si la protéine HO-1 régule l’alpha-synucléine, elle devient alors une bonne cible pour un traitement médicamenteux ou une thérapie génique susceptible de ralentir l’évolution de la maladie de Parkinson.
« Si l’étude réussit, nous pourrions… concevoir un médicament qui a un effet sur les deux protéines », avance-t-elle.
Marisa Cressatti a commencé à s’intéresser à la maladie de Parkinson alors qu’elle faisait du bénévolat pour la Société Alzheimer pendant ses études de premier cycle. Elle s’est mise à rendre des visites amicales à deux femmes âgées, toutes deux atteintes de démence.
« Je les rencontrais toutes les semaines, et c’était toujours un grand moment, raconte-t-elle. Cela a éveillé ma passion pour la recherche sur les troubles neurodégénératifs. »
Marisa Cressatti a une affection pour les aptitudes en résolution de problèmes nécessaires pour travailler en laboratoire et espère que les résultats de son travail amélioreront de façon importante la vie de personnes comme les femmes à qui elle rendait visite. Elle comprend la nécessité de miser sur d’autres recherches, de faire preuve de patience et de travailler avec ardeur.
« Le travail en laboratoire peut être lent, répétitif ou prendre du temps, mais c’est excitant et amusant d’obtenir des résultats positifs. »