Mettre à l’essai des théories dans un nouveau modèle expérimental

Élaboration d’un modèle de maladie de Parkinson axé sur la synucléine

Dr. Philippe Huot
Professeur adjoint
Université McGill
Subvention pour des projets pilotes
45 000 $ sur 1 an

Avant que les chercheurs puissent mettre à l’essai des médicaments ou d’autres thérapies visant à traiter ou à guérir la maladie de Parkinson, ils doivent d’abord s’assurer que les médicaments ou le traitement sont sûrs et efficaces. Pour ce faire, ils ont besoin de modèles de la maladie.

À l’Université McGill, Dr Philippe Huot, neurologue et professeur adjoint, élabore un tel modèle expérimental. Il l’utilise pour étudier le comportement d’une protéine appelée alpha-synucléine, que les chercheurs considèrent comme un acteur clé dans la maladie de Parkinson.

On a observé des accumulations ou amas importants d’alpha-synucléines dans les cellules du cerveau des personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Selon la théorie prévalente, ces amas entravent le processus régulateur au sein des cellules dopaminergiques qui permettrait normalement le nettoyage de ces cellules ou des protéines endommagées. Au lieu de cela, ils obstruent le processus, et les cellules dopaminergiques meurent.

Dr Huot et son équipe injecteront de l’alpha-synucléine dans leur modèle expérimental et grâce à l’imagerie et à l’observation, ils surveilleront comment la protéine se propage dans les cellules du cerveau. Ils espèrent découvrir si l’alpha-synucléine interfère avec les processus habituels à l’œuvre dans les cellules dopaminergiques. Ils examineront également les changements qui pourraient survenir dans les mouvements, afin de déterminer si l’exactitude de la théorie prévalente sur l’évolution de la maladie.

Pour Dr Huot, qui passe une journée par semaine à traiter les personnes atteintes de la maladie de Parkinson dans une clinique des troubles du mouvement et le reste de son temps en laboratoire, ce projet est particulièrement stimulant.

« Ce projet permettra d’ouvrir un tout nouveau champ de recherche, qui consiste à mettre à l’essai des médicaments sur des modèles expérimentaux de maladie de Parkinson, afin d’inverser le processus de la maladie et, espérons-le, ouvrir la voie à la découverte de remèdes, dit Huot. C’est ce qui me motive. »

Pour Dr Huot, il est important de combiner recherche et travail clinique, car il peut ainsi apprendre de ses patients et leur communiquer les progrès de ses travaux.

« Ils sont très inspirants, car ils souffrent, mais ils sont aussi résilients et optimistes, dit-il. J’espère que mon travail est aussi une source d’espoir pour eux. »