Méthodes non invasives pour stimuler le cerveau
Stimulation cérébrale profonde transcrânienne
Lorsque les médicaments pour traiter les symptômes de la maladie de Parkinson, comme la rigidité, le ralentissement et les tremblements, deviennent inefficaces, certaines personnes se tournent vers la stimulation cérébrale profonde. La procédure nécessite l’implantation d’électrodes en profondeur dans la région des noyaux gris centraux du cerveau afin de transmettre des impulsions électriques pour stimuler les neurones à s’activer selon un schéma déterminé.
Bien que l’intervention chirurgicale soit efficace, elle s’avère trop risquée pour de nombreuses personnes atteintes de la maladie de Parkinson qui présentent d’autres problèmes de santé graves.
À l’université McGill, Matthew Krause, spécialiste des neurosciences, étudie une méthode pour transmettre une stimulation électrique à la même région du cerveau, mais sans recourir à une intervention chirurgicale.
Monsieur Krause qui est associé de recherche, se penche sur la stimulation électrique transcrânienne. Cette méthode consiste à fixer des électrodes sur le cuir chevelu des patients au moyen d’un casque ajusté et à créer un champ électrique. Un petit appareil à piles transmet par la suite le courant électrique aux électrodes. Cela provoque une sensation de picotement sur le cuir chevelu ainsi que la formation d’un champ électrique qui interagit avec l’activité électrique du cerveau.
Le positionnement précis des électrodes sera décisif dans le succès de la méthode, explique monsieur Krause.
« Nous tentons de découvrir la façon de placer les électrodes correctement pour toucher aux mêmes structures cérébrales profondes qu’un chirurgien, mais sans transpercer la boîte crânienne ».
Actuellement, ce sont seulement 5 à 25 pour cent des patients qui reçoivent une stimulation cérébrale profonde, et la liste d’attente est longue pour avoir accès à l’intervention chirurgicale.
Si monsieur Krause arrivait à trouver un moyen de stimuler les neurones endommagés par la maladie de Parkinson à s’activer et à se connecter aux autres neurones sans intervention chirurgicale, cette méthode serait accessible à un plus grand nombre de personnes.
« Au cours des deux dernières années, nous avons démontré que nous pouvons modifier la façon dont les neurones s’activent par le biais de la stimulation transcrânienne », affirme-t-il.
On vante déjà les mérites des versions commerciales des appareils de stimulation électrique transcrânienne pour améliorer la mémoire et d’autres aspects du fonctionnement. Leurs résultats n’ont pas été prouvés à ce jour, c’est pourquoi d’autres recherches doivent être menées.
Monsieur Krause et son collègue, Pedro Vieira, travaillent avec des modèles animaux afin de vérifier si cette méthode de stimulation cérébrale peut réduire les symptômes moteurs de la maladie de Parkinson.
C’est un ami de la famille de monsieur Krause, atteint de la maladie de Parkinson, qui l’a motivé à entreprendre ses recherches. Cet ami ne souhaitait pas subir l’intervention chirurgicale, et il lui a demandé d’examiner d’autres traitements.
« Il m’a semblé que ce que nous essayions de faire ailleurs dans le cerveau pourrait fonctionner ici également », mentionne monsieur Krause. « Je serais heureux de pouvoir redonner aux patients un peu plus de mobilité, un peu plus d’autonomie. »
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Monsieur Krause espère que cette subvention pour projet pilote l’aidera à entreprendre une carrière de chercheur indépendant.
« Le financement offert par Parkinson Canada pour les projets au stade embryonnaire est extrêmement utile et il comble réellement une lacune », ajoute-t-il.
« Personne ne va nous offrir 10 millions de dollars pour une idée que nous venons tout juste d’avoir, mais c’est extraordinaire que Parkinson Canada soit disposée à regarder au-delà des groupes de recherche sur la maladie Parkinson déjà établis. La clé, pour adresser ces enjeux, est de se tourner vers des gens qui ont des perspectives différentes ».
À l’aide des données tirées de ce projet pilote, monsieur Krause espère pouvoir bénéficier de subventions plus importantes dans l’avenir.
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