L’histoire de deux protéines

Définir le rôle de la protéine prion cellulaire comme médiateur potentiel de la transmission de la souche α-synucléine chez les souris

Raphaella W.L. So
Étudiante au doctorat
Université de Toronto
Bourse d’études supérieures
20 000$ sur 2 ans

Raphaella So sait que ses recherches sur deux des protéines impliquées dans la maladie de Parkinson n’aboutiront pas sur un nouveau traitement en temps voulu pour préserver son grand-père des ravages de la maladie.

Shu Shan Chang a reçu un diagnostic de maladie de Parkinson il y a 20 ans et il se déplace en fauteuil roulant depuis les 11 dernières années.

« Concrètement, passer de la recherche [sur des animaux] à la recherche clinique sur un médicament prend beaucoup de temps », affirme madame So, neuroscientifique et étudiante au doctorat à l’Université de Toronto.

Mais madame So, qui analyse l’interaction entre la protéine prion cellulaire et une seconde protéine appelée alpha-synucléine, espère que son travail permettra un jour d’éviter que d’autres personnes souffrent autant que son grand-père.

« Sans le travail réalisé en laboratoire, il n’y aurait pas de nouveaux traitements en aval », mentionne-t-elle.

On retrouve des agrégats d’alpha-nucléine dans les cellules cérébrales des personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Ces agrégats finissent par causer la mort des cellules productrices de dopamine, le messager chimique qui contrôle le mouvement.

Madame So croit que la protéine prion cellulaire agit comme un contrôleur d’accès de l’alpha-synucléine, en régulant la quantité qui peut entrer dans les cellules cérébrales, y compris celles qui produisent la dopamine. La quantité d’alpha-synucléine que la protéine prion laisse entrer peut influencer la rapidité avec laquelle la maladie de Parkinson évolue.

Madame So compare les modèles animaux conçus sans protéine prion cellulaire aux modèles qui en sont dotés.

Elle cherche à comprendre si la présence de la protéine prion modifie la forme des agrégats d’alpha-nucléine, et si ces formes produisent différents types de symptômes et de maladies, comme la maladie de Parkinson et l’atrophie multisystémique.
Contrairement aux personnes atteintes de la maladie de Parkinson, qui peuvent vivre avec celle-ci pendant des décennies, celles qui sont atteintes d’atrophie multisystémique voient leurs symptômes s’aggraver plus rapidement et ils en décèdent plus tôt.

« Le fait d’essayer de comprendre l’alpha-synucléine d’un point de vue biochimique profitera à la recherche sur plusieurs maladies différentes qui comportent cette protéine.

Si madame So peut prouver que la protéine prion cellulaire est essentielle à la régulation de la forme des agrégats à l’intérieur des cellules dopaminergiques, et si ces formes provoquent différentes maladies, elle aura cerné une cible pharmacologique possible pour les chercheurs qui tentent de prévenir ou de ralentir l’évolution de la maladie de Parkinson.
Le fait de bloquer la protéine prion afin qu’elle n’interagisse pas avec l’alpha-nucléine, par exemple, pourrait changer la compréhension de la maladie de Parkinson.

Madame So, qui a grandi à Hong Kong, à Toronto et à Bethesda au Maryland, s’est passionnée pour la recherche clinique pendant un stage réalisé dans un laboratoire de cancérologie à l’Institut national de santé du Maryland.

« Cette seule expérience marquante à l’école secondaire m’a réellement orientée vers la recherche biologique », raconte-t-elle.


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Madame So encourage les donateurs à investir dans la recherche fondamentale, comme le type de recherche qu’elle réalise.

« Un long parcours de recherche précède toute découverte qui se termine par la mise au point d’un médicament. Si nous ne savons pas exactement ce qui se passe dans les cellules, nous ne pouvons pas améliorer les traitements actuels ».

D’un point de vue pragmatique, le type de recherche mené par madame So est « extrêmement coûteux », affirme-t-elle. « Le soutien offert par Parkinson Canada nous permettra de moins nous soucier de ma subsistance, afin de pouvoir alimenter mes recherches. L’argent est synonyme d’expériences réalisées ». Le financement signifie que son travail n’est pas limité par le fait « de ne pas avoir les moyens d’acheter un meilleur réactif ou quelque chose qui rendrait mon travail plus efficace », conclut-elle.

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