Le système lymphatique du cerveau et les traitements pour prévenir la maladie de Parkinson

La vasculature lymphatique : un nouveau joueur dans la pathophysiologie de la maladie de Parkinson

Naomi Visanji
Associée scientifique
Programme Edmond J. Safra sur la maladie de Parkinson
Hôpital Western Toronto
Subventions de projets pilotes
Financée par Pedaling for Parkinson’s en l’honneur de Don MacLean
49 488,76 $ sur 1 an

De nombreux chercheurs sont attirés par l’étude du cerveau parce qu’ils font encore des découvertes de base sur le fonctionnement de cet organe mystérieux. L’une de ces récentes découvertes pourrait être essentielle pour découvrir les causes de la maladie de Parkinson.

La plupart des organes du corps ont un système lymphatique pour évacuer toxines, déchets et autres matières indésirables. Après avoir longtemps cru que le cerveau n’en avait pas, les chercheurs ont compris qu’il avait lui aussi un système lymphatique pour faire ce nettoyage.

À l’Hôpital Toronto Western, Naomi Visanji, associée scientifique et neuroscientifique, a immédiatement saisi les répercussions de cette découverte. Elle étudie les vaisseaux lymphatiques du cerveau pour vérifier s’ils drainent – ou pourraient drainer – l’alpha synucléine, une protéine qui s’accumule dans les cellules du cerveau et mise en cause dans la maladie de Parkinson. Cette accumulation tue les cellules du cerveau qui produisent la dopamine, la substance chimique qui indique aux autres cellules d’entamer les mouvements.

« Comme les vaisseaux lymphatiques sont mobilisés pour drainer des liquides, des déchets et d’autres matières indésirables, il est naturel que ces vaisseaux soient mobilisés pour drainer des protéines toxiques excédentaires dans le cerveau », explique Mme Visanji.

À l’aide d’équipement d’imagerie, elle comparera les cerveaux de deux modèles de souris. Le premier a été modifié génétiquement afin de retirer les vaisseaux lymphatiques du cerveau. Le second présente une physionomie normale.

Après avoir injecté de l’alpha synucléine dans les cerveaux des deux souris, elle les examinera par scintigraphie pour déterminer si elles éliminent l’alpha synucléine et à quelle vitesse. Elle s’attend à voir l’alpha synucléine disparaître plus lentement chez les souris sans vaisseaux lymphatiques.

« Comme les vaisseaux lymphatiques sont mobilisés pour drainer des liquides, des déchets et d’autres matières indésirables, il est naturel que ces vaisseaux soient mobilisés pour drainer des protéines toxiques excédentaires dans le cerveau. »

Mme Visanji vérifiera ensuite les vaisseaux pour déceler des traces de l’alpha synucléine. Si elle trouve des traces de la protéine, cela démontrera le rôle que ces vaisseaux lymphatiques peuvent jouer pour l’éliminer du cerveau. De plus, elle étudiera les souris après l’injection de l’alpha synucléine pour vérifier si les symptômes de la maladie de Parkinson apparaissent plus rapidement chez les souris qui n’ont pas de vaisseaux lymphatiques.

La question suivante, qui nécessite une étude plus approfondie, sera de déterminer si ces vaisseaux sont endommagés chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson.

« Une hypothèse naturelle serait que ces vaisseaux soient bloqués ou affaiblis, ce qui pourrait empêcher l’alpha synucléine d’être éliminée du cerveau », ajoute Mme Visanji.

Son objectif est de produire des résultats qui mènent à un nouveau médicament ou traitement ciblant ces vaisseaux, qui pourrait traiter ou même guérir la maladie de Parkinson.

Véritable passionnée des sciences, Mme Visanji est motivée par le fait que « nos cerveaux ne sont pas suffisamment intelligents encore pour comprendre eux-mêmes comment ils fonctionnent ».

Longtemps après le début de sa recherche sur la maladie de Parkinson, sa mère a reçu un diagnostic de cette maladie. Son intérêt universitaire ainsi s’est transformé en quête personnelle.

« La maladie de Parkinson n’est pas seulement une question scientifique intéressante, elle cause d’immenses souffrances humaines et il est impératif de travailler pour y mettre fin. »