ProfileÉtudier les cellules immunitaires irritables Étudier les cellules immunitaires irritables Les microglies (cellules immunitaires) sont conçues pour défendre le cerveau contre des processus intrusifs comme une infection ou une blessure. En vieillissant, ces cellules peuvent devenir trop sensibles et activées même lorsqu’il n’y a pas de problème dans le cerveau. Ces cellules peuvent alors tuer les neurones voisins qui produisent la dopamine – un messager chimique. Lorsque le cerveau manque de dopamine, la maladie de Parkinson fait son apparition. « Selon la théorie, les cellules immunitaires deviennent plus irritables en vieillissant », explique le Dr Ramy Malty, neuroscientifique et boursier postdoctoral à l’Université de Regina. « Il n’y a pas d’infection ni de blessure au cerveau, mais les cellules immunitaires sont activées même pour des infections ou des traumatismes à l’extérieur du cerveau. » L’objectif de la recherche du Dr Malty est de déterminer ce qui active ces cellules immunitaires. À l’aide de microglies dérivées de cellules souches prélevées dans la peau de personnes ayant la maladie de Parkinson, il criblera tout le génome humain pour vérifier quels gènes sont mobilisés dans l’activation du système immunitaire du cerveau. « Nous ne connaissons pas le lien entre chaque gène et chaque processus, alors nous devons aller à la pêche pour trouver un gène (ou plusieurs) qui influence ces processus », explique-t-il. Une fois que le Dr Malty et ses collègues auront repéré les gènes et les protéines mobilisés dans l’activation du système immunitaire du cerveau, ils auront des cibles pour des médicaments ou autres traitements qui peuvent bloquer la suractivation des cellules microgliales. Le Dr Malty croit que cette suractivation est un processus inflammatoire qui a perdu le contrôle. La bonne nouvelle est que d’excellentes thérapies sont déjà approuvées pour réduire l’inflammation. « Lorsque vous sautez dans une piscine sombre où vous n’avez jamais mis les pieds, tout rayon de lumière est important », conclut-il. Il espère que les personnes prédisposées à la maladie de Parkinson pourront prendre un médicament pour rendre les cellules immunitaires moins irritables et plus tolérantes, tout en permettant au processus immunitaire de faire son précieux travail dans le corps. Il criblera également l’épigénome pour déceler des signes de sursensibilité dans les cellules microgliales. Epigénome est le terme utilisé pour décrire de petites modifications chimiques dans l’ADN génomique qui sont indépendantes du code génétique que nous héritons en grande partie de nos parents. Le Dr Malty croit que l’exposition à long terme aux molécules qui rendent les microglies trop sensibles laissera également une « empreinte épigénétique » que les chercheurs peuvent repérer et utiliser pour diagnostiquer ou dépister les personnes à risque d’avoir la maladie de Parkinson sporadique – celle qui n’est pas transmise par les gènes familiaux. Il a vu la dévastation que la maladie de Parkinson peut causer chez deux proches parents. Pour l’un d’eux, il croit que le déclencheur était une intervention chirurgicale non reliée qui aurait pu activer la réaction immunitaire indésirable dans le cerveau. Il espère que son travail permettra de mieux comprendre les causes des formes sporadiques (non héréditaires) de la maladie de Parkinson. « Lorsque vous sautez dans une piscine sombre où vous n’avez jamais mis les pieds, tout rayon de lumière est important », conclut-il. Partager cet article :