Cartographie cérébrale des troubles du sommeil
Substrats neuroanatomiques des anomalies électroencéphalographiques liées à l’apparition de la démence dans la maladie de Parkinson
L’activité électrique inhabituelle dans le cerveau pendant le sommeil paradoxal est l’un des premiers prédicteurs de la démence chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson.
Toutefois, les chercheurs ne savent toujours pas quelles parties du cerveau sont responsables de ces perturbations électriques ni quel est le lien exact avec la maladie de Parkinson.
À l’Université du Québec à Montréal, l’étudiant au doctorat David Rémillard‑Pelchat, neuropsychologue, utilise des techniques d’imagerie cérébrale et des électroencéphalogrammes (EEG) pour cartographier la relation entre l’activité cérébrale inhabituelle durant les cycles de sommeil paradoxal et les structures du cerveau lui-même.
« Le sommeil est souvent considéré comme un processus passif, mais ce n’est pas le cas. C’est un processus actif , dit-il. Pendant le sommeil, le cerveau fonctionne différemment. Il se produit certains processus physiologiques qui peuvent nous renseigner sur la démence. »
Rémillard‑Pelchat utilisera des examens d’imagerie par résonance magnétique (IRM) pour repérer toute partie du cerveau qui est atrophiée, par exemple le thalamus, le tronc cérébral ou le néocortex. Il les comparera ensuite aux EEG de personnes qui commencent à éprouver ces troubles du sommeil.
Il espère localiser avec précision quelles zones du cerveau sont touchées par les troubles du sommeil afin de créer un biomarqueur qui pourrait permettre de prédire quelles personnes seront atteintes de démence bien avant qu’elles ne le soient.
« Le sommeil est souvent considéré comme un processus passif, mais ce n’est pas le cas. C’est un processus actif. Pendant le sommeil, le cerveau fonctionne différemment. Il se produit certains processus physiologiques qui peuvent nous renseigner sur la démence. »
Ces connaissances pourraient un jour permettre de déterminer quelles personnes atteintes de la maladie de Parkinson devraient recevoir de nouveaux traitements.
« Nous serons en mesure de cibler des zones ou des processus précis dans le cerveau pour traiter les gens plus tôt afin de ralentir ou de prévenir la démence dans la maladie de Parkinson, qui est l’un des symptômes qui diminuent le plus la qualité de vie », explique M. Rémillard‑Pelchat.
Selon lui, diagnostiquer plus tôt la probabilité de démence donnerait aussi aux gens plus de temps pour se préparer à son apparition.
Récemment, sa grand-mère, atteinte de la maladie d’Alzheimer, a également reçu un diagnostic de maladie de Parkinson. Il est très conscient des répercussions de la démence.
Rémillard‑Pelchat a toujours été intrigué par le cerveau, ce qui l’a motivé à choisir une carrière en neuropsychologie. Il a commencé à étudier la maladie de Parkinson parce qu’il s’intéresse aux symptômes non moteurs comme les troubles du sommeil et les problèmes cognitifs.
« Ces symptômes figurent parmi les plus débilitants. Ils devraient être mieux connus et mieux compris », conclut-il.