Atténuation de l’impulsivité

Examen de l’interaction entre les systèmes dopaminergique et sérotonique sous-jacents au développement des troubles de contrôle des impulsions induits par une thérapie de substitution de la dopamine

Dre. Melanie Tremblay
boursière postdoctorale
Université de Toronto
Bourse de recherche fondamentale
Bourse de recherche fondamentale « Pedaling for Parkinson’s »
80 000 $ sur 2 ans

Jusqu’à 20 % des personnes atteintes de la maladie de Parkinson qui prennent une nouvelle catégorie de médicaments pour diminuer la raideur, les tremblements ou les troubles de marche ont fait face à un effet secondaire indésirable : l’impulsivité.

Bien que des médicaments comme le ropinirole et le pramipexole permettent de réduire les problèmes de contrôle de la motricité, l’impulsivité peut amener les gens à adopter des comportements destructeurs.

À l’Université de la Colombie-Britannique, la neuroscientifique Mélanie Tremblay examine les mécanismes sous-jacents et les voies du cerveau qui sont associés aux réactions impulsives dues aux médicaments.

« Les gens développent des problèmes de jeu, d’hypersexualité, de boulimie, explique Mélanie Tremblay. Cela peut être dévastateur pour ces personnes. »

Le ropinirole et le pramipexole font augmenter la quantité de dopamine libérée dans le cerveau, et la sérotonine est impliquée dans les troubles d’impulsivité et la maladie de Parkinson. Tremblay travaille avec des modèles animaux pour comprendre l’interaction entre ces deux systèmes en générant de l’impulsivité en réaction au traitement médicamenteux de la maladie. Elle vérifie également l’efficacité d’un autre médicament qui agit sur le système sérotonique pour déterminer s’il peut neutraliser les effets d’impulsivité indésirables du ropinirole.

Elle cherche à trouver une façon de réduire ou de bloquer les effets secondaires de ces médicaments utiles, ou de prévoir quelles personnes seront particulièrement vulnérables aux effets secondaires, par exemple celles qui ont moins de sérotonine dans leur système. Les médecins pourraient alors éviter de prescrire ces médicaments à ces personnes.

« Ces médicaments sont en fait très efficaces, précise Tremblay. Lorsqu’ils fonctionnent, ils fonctionnent très bien. »

Autrement, si Tremblay découvre qu’un autre médicament peut être utile, les médecins pourraient l’ajouter à un plan de traitement pour diminuer ces effets secondaires.

Tremblay, qui au départ voulait être psychologue, a pris un grand intérêt à en savoir plus sur les récepteurs et les voies cellulaires lors d’un cours de premier cycle sur la biologie du cerveau.

« J’aime toujours en savoir plus sur le fonctionnement des médicaments, dit-elle. Ça me rend curieuse. »

Durant ces travaux de recherche, Tremblay s’est intéressée à la maladie de Parkinson, et elle espère maintenant que ses travaux mèneront à de nouvelles options de traitement pour les personnes atteintes de la maladie de Parkinson.

Un jour, elle aimerait devenir professeure ou travailler à la mise au point et à la mise à l’essai de médicaments.

« À l’heure actuelle, puisqu’il n’existe pas de remède (à la maladie de Parkinson), nous avons le choix entre la lévodopa et la stimulation cérébrale profonde, qui est vraiment effractive. Toutefois, je peux améliorer ces traitements — c’est mon objectif pour l’instant. »