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Modalité d’exercice novatrice pour améliorer l’apprentissage moteur chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson
Pour la personne atteinte de la maladie de Parkinson, le simple geste de tenir un verre d’eau peut s’avérer une tâche insurmontable tant elle est rendue impossible par les tremblements de leurs mains ou de leurs bras. L’élaboration de stratégies visant à améliorer ces problèmes de motricité est l’un des principaux objectifs de la réhabilitation des personnes atteintes de la maladie de Parkinson.
À l’Université McGill, Marc Roig, professeur adjoint à l’École de physiothérapie et d’ergothérapie, étudie les effets d’un exercice à haute intensité sur la stimulation de la capacité du cerveau à apprendre et à se modifier au fil d’expériences répétées.
Le professeur Roig et son équipe travaillent avec les personnes qui ont la maladie de Parkinson pour voir s’ils peuvent améliorer leur capacité de bouger et d’effectuer certaines tâches, comme empoigner un objet. L’équipe a recours à l’exercice cardiovasculaire à haute intensité pour provoquer dans le cerveau des modifications qui lui permettent de s’exercer plus facilement à réapprendre des tâches motrices.
« L’un des principaux problèmes que vivent les personnes atteintes de la maladie de Parkinson est la perte de leur capacité d’effectuer des tâches motrices très simples, dit le neuroscientifique Roig. Nous souhaitons comprendre les raisons de cette perte et tenter de trouver des façons d’améliorer la situation. »
Le professeur Roig croit que l’exercice peut s’avérer essentiel pour déclencher la capacité du cerveau à se modifier et à s’ouvrir à un réapprentissage moteur. Pour ce faire, il aura recours à la stimulation magnétique transcrânienne (SMT), soit une forme d’imagerie cérébrale non invasive qui consiste à déplacer une bobine électromagnétique au-dessus du crâne pour cartographier les zones du cerveau à mesurer. En fixant des électrodes aux muscles de la main, puis en déplaçant la bobine jusqu’à ce que les doigts bougent, l’équipe du professeur Roig sera en mesure de cartographier les modifications qui surviennent dans le cerveau avant et après un exercice intense, puis de consigner les modifications de l’activité cérébrale de personnes atteintes de la maladie de Parkinson qui sont sous l’effet de médicaments et de celles qui ne le sont pas.
Après avoir fait de l’exercice, les personnes participant à l’étude auront également à effectuer une tâche qui nécessite l’application d’une certaine force dans le cadre d’un jeu d’ordinateur afin qu’on puisse déterminer, par la prise de mesures, si l’exercice et la poussée de substances chimiques cérébrales qu’il suscite peuvent également améliorer leur capacité motrice.
La plupart des personnes atteintes de la maladie de Parkinson devront tôt ou tard prendre une certaine forme de dopamine synthétique, appelée lévodopa, afin de remplacer les concentrations de cette substance chimique cérébrale de signalisation que la maladie de Parkinson réduit. En outre, le professeur Roig est à mettre à l’épreuve sa théorie voulant que les personnes atteintes de la maladie de Parkinson aient besoin de leurs médicaments pour tirer profit des améliorations que suscite l’exercice.
« Grâce à ces nouvelles données, nous pouvons mieux comprendre comment l’exercice interagit avec la dopamine et l’apprentissage moteur », explique le professeur Roig.
Son objectif est d’utiliser ces données pour concevoir de nouvelles interventions de réhabilitation, puis d’examiner la réaction de diverses zones du cerveau à ces nouvelles interventions.
« Le but ultime est d’essayer d’améliorer la qualité de vie des malades mais, pour ce faire, il faut d’abord comprendre les mécanismes de la maladie », explique le professeur Roig.
Ces travaux pourraient mener à de nouvelles techniques et interventions de réhabilitation en mesure d’aider les personnes atteintes de la maladie de Parkinson à se servir de l’exercice pour amener leur cerveau à effectuer les tâches quotidiennes simples que les gens en santé font si facilement.