Dr Michael Vesia, boursier postdoctoral
Krembil Research Institute, Réseau universitaire de santé (Toronto)
Bourse de recherche fondamentale
100 000 $ sur deux ans

Connectivité sensorimotrice chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson : établissement de liens entre la neuro-imagerie, la neurophysiologie et le traitement

Les connexions fonctionnelles complexes à l’intérieur du cerveau, et la capacité de celui-ci à modifier ces connexions pour surmonter les dommages ou la maladie, en font un sujet redoutable pour la recherche scientifique. Michael Vesia, boursier postdoctoral au Krembil Research Institute de Toronto, examine l’interaction entre la région du cerveau qui recueille, échange et communique des renseignements et sa capacité à diriger nos mouvements, dans le but de découvrir les secrets de cet organe complexe.

Vesia utilise une technique appelée stimulation magnétique transcrânienne (SMT), qui permet de diriger un champ magnétique à travers le cerveau. Cette technologie produit des courants électriques dans des régions ciblées, permettant ainsi aux chercheurs d’évaluer et de modifier l’activité cérébrale compromise par la maladie de Parkinson.

Par exemple, en déterminant les connexions établies dans le cerveau des personnes en santé lorsqu’elles ont l’intention de bouger une main, Vesia compare ces résultats avec ceux des personnes atteintes de la maladie à qui il a demandé de faire la même chose.

« Chez les personnes atteintes, certaines de ces connexions sont anormales, elles ont des ratés, ou sont soit hyperactives, soit hypoactives », constate Vesia.

Le chercheur veut également documenter l’activité cérébrale chez les personnes atteintes qui prennent un substitut de la dopamine, comme la lévodopa. Ce médicament remplace la dopamine perdue à cause de la maladie de Parkinson, lorsque les cellules productrices de dopamine dans le cerveau meurent.

« L’objectif est de voir comment ces connexions peuvent changer dans le cadre d’un traitement particulier », explique Vesia.

La stimulation magnétique transcrânienne pourrait aussi finir par pouvoir rediriger les connexions cérébrales, rétablissant ainsi le contrôle du mouvement chez les personnes.

« Ça pourrait être une façon d’ajuster les circuits en fonction de la maladie, poursuit Vesia. En examinant comment sont modulés ces circuits, nous pouvons tenter de trouver comment diverses thérapies peuvent influencer ceux-ci. »

Le chercheur utilise un autre outil médical bien connu, l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf). Cette méthode indique également des régions fonctionnelles au sein du cerveau, des renseignements qui s’ajoutent à ceux que les chercheurs peuvent recueillir lorsque le cerveau est au repos et lorsqu’il entreprend une action particulière. Michael Vesia espère que ce type d’approche conduira à des biomarqueurs et permettra de mesurer l’efficacité de diverses stratégies de lutte contre la maladie. De telles stratégies peuvent également agir sur l’extraordinaire plasticité du cerveau, sa capacité à raccorder des voies défaillantes au sein du cerveau.

« Il s’agit de manipuler et de réorganiser des interactions entre des réseaux du cerveau, d’exploiter la plasticité du cerveau pour améliorer le comportement », conclut-il.