Pr Joel Watts
Université de Toronto
Bourse pour nouveau chercheur
90 000 $ sur deux ans

Souches d’agrégats d’alpha-synucléines

À l’âge de 10 ans, Joel Watts a vu son père mourir de la maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ), un trouble cérébral rare causé par le comportement étrange d’une catégorie de protéines appelées prions. Ces agents ont attiré l’attention générale plus tard, lorsqu’ils ont été reconnus comme étant la cause de la tristement célèbre maladie dégénérative surnommée « maladie de la vache folle ».

Cependant, Watts, dont le père est décédé au début des années 1990, n’a associé la perte de son père à une maladie neurodégénérative particulière qu’ultérieurement, alors qu’il était étudiant à l’université. Aujourd’hui, le professeur de biochimie à l’Université de Toronto fait des recherches de pointe sur les similarités entre les prions et la façon dont d’autres protéines se propagent dans le cerveau et compromettent son fonctionnement.

« Ce que j’essaie de faire, c’est d’utiliser les connaissances acquises sur la maladie à prions et de les appliquer à la recherche sur la maladie de Parkinson », explique Watts.

Au lieu des prions, il étudie une protéine appelée alpha-synucléine qui participe activement au développement de la maladie de Parkinson. Elle a en commun avec les prions la façon dont des accumulations ou des amas d’alpha-synucléines se propagent dans le cerveau.

« Cet agrégat se forme possiblement dans une cellule et trouve le moyen d’en sortir et de pénétrer dans une cellule voisine, décrit Watts. Ces particules de protéines regroupées peuvent ensuite entreprendre le processus dans la cellule suivante. »

À l’instar de l’agencement mal replié de prions qui endommage les cellules du cerveau, la forme de l’alpha-synucléine a des répercussions sur les cellules du cerveau et contribue à la maladie de Parkinson. Watts classe ces diverses formes et leur rôle dans le développement de la maladie de Parkinson. Son but ultime est de faire la lumière sur des mécanismes que pourrait cibler une nouvelle thérapie.

Le chercheur souligne que les maladies infectieuses causées par les prions, comme la MCJ, sont complètement distinctes des maladies du cerveau comme l’Alzheimer et la maladie de Parkinson, qui n’ont jamais été considérées comme étant contagieuses ou transmissibles. Watts demeure néanmoins impatient de mettre à profit l’ensemble de connaissances sur les prions qui, croit-il, mènera à de nouvelles pistes sur la maladie de Parkinson.

« Dans le cas des prions, la protéine se trouve à l’extérieur de la cellule; il lui est donc très facile d’entrer en contact avec une autre cellule, explique-t-il. L’alpha-synucléine, elle, est à l’intérieur de la cellule, alors comment en sort-elle pour entrer dans une autre cellule? C’est l’un des domaines de recherche les plus intéressants en ce moment. »