Dr Jacques Montplaisir, Professeur de psychiatrie,
Chaire de recherche du Canada en médecine du sommeil,
Université de Montréal
Projets pilotes : 44 850 $ un an
Financées par le *Fonds québécois de recherche sur le Parkinson du Parkinson Québec

Imagerie cholinergique par TEP comme marqueur prodromique de la maladie de Parkinson dans les troubles du sommeil paradoxal.

Au cours de la phase de sommeil caractérisée par des mouvements oculaires rapides survenant toutes les 90 minutes, la plupart des gens respirent et rêvent tandis que leur corps est paralysé. Toutefois, à mesure que nous vieillissons, certains d’entre nous présentent une perte de l’atonie musculaire en période de sommeil paradoxal et réagissent (parfois violemment) comme si les rêves étaient réels.

À l’Université de Montréal, le Dr Jacques Montplaisir, psychiatre et neurobiologiste, étudie le lien entre les troubles du comportement en sommeil paradoxal et la maladie de Parkinson. La grande majorité des gens souffrant de ce trouble du sommeil (environ 1 % de la population générale) développeront plus tard la maladie de Parkinson ou la démence à corps de Lewy, une autre maladie neurologique progressive étroitement liée à la maladie de Parkinson.

« Jusqu’à 80 % des patients souffrant de ces troubles du sommeil présenteront la maladie de Parkinson ou la démence à corps de Lewy dans un délai d’environ dix ans, précise le Dr Montplaisir. Il s’agit d’un facteur de risque très important pour la maladie de Parkinson. »

À l’aide de la tomographie par émission de positrons (TEP), le Dr Montplaisir et les membres de son équipe étudieront les cerveaux et les intestins des personnes souffrant de ce trouble du sommeil afin de détecter l’existence d’un lien avec la libération anormale d’une substance chimique appelée l’acétylcholine. Ils estiment que les personnes atteintes de ce trouble du sommeil souffrent d’une carence empêchant la libération d’une quantité suffisante de cette substance chimique.

En comparant leurs tomogrammes à ceux de personnes qui ne souffrent pas de la maladie de Parkinson, le Dr Montplaisir et ses collègues espèrent découvrir dans le cerveau des marqueurs TEP qui permettront de cerner les personnes plus susceptibles de développer la maladie de Parkinson.

L’identification de cette population de personnes dix ou vingt ans avant qu’elles ne présentent les symptômes moteurs les plus souvent associés à la maladie de Parkinson permettrait aux chercheurs de leur administrer des médicaments qui pourraient bloquer ou ralentir la dégénérescence des cellules cérébrales avant que la majeure partie des lésions cérébrales ne surviennent, affirme le Dr Montplaisir.

« Des médicaments (nouveaux) sont en voie d’être mis au point. Nous aimerions avoir accès à ces médicaments pour traiter les patients souffrant de troubles du comportement en sommeil paradoxal », déclare‑t‑il.

Pendant des décennies, le Dr Montplaisir a poursuivi son travail de recherche sur les troubles du sommeil, sans savoir que ses travaux déboucheraient sur un lien avec la maladie de Parkinson. Dorénavant, il estime être à l’aube d’une « avancée majeure » qui permettra de mieux comprendre la maladie.

* Le Fonds québécois de recherche sur le Parkinson est financé notamment par le Fonds de recherche Saucier‑van Berkom Parkinson Québec.