Natasha Radhu,
Boursière de recherches postdoctorales
Toronto Western Research Institute (Réseau universitaire de santé)
Bourse de recherche fondamentale Porridge for Parkinson’s (Toronto) : 80 000 $ sur deux ans

Interactions entre les circuits inhibiteurs et les circuits excitateurs du cortex moteur dans la maladie de Parkinson

De plus en plus, les scientifiques qui étudient le cerveau croient que les anomalies et les maladies découlent notamment d’un déséquilibre entre deux types de circuits, ou processus, qui régulent le flux d’information entre les cellules du cerveau.

Au Toronto Western Research Institute, la neurophysiologue Natasha Radhu a recours à la stimulation magnétique transcrânienne (SMT) pour étudier ces deux types de processus – les circuits excitateurs et les circuits inhibiteurs du cerveau. Ses travaux visent à déterminer si un déséquilibre entre les circuits du cortex moteur, la partie du cerveau qui régit les mouvements, entre en jeu dans la maladie de Parkinson.

La stimulation magnétique transcrânienne consiste à utiliser une bobine magnétique pour produire une impulsion électrique qui stimule les cellules du cerveau. Mme Radhu et ses collègues placent la bobine au‑dessus du cortex moteur dans le cerveau de personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Les impulsions provoquent des secousses musculaires chez le sujet qu’ils étudient – des secousses que les chercheurs mesurent. Le fait de provoquer ou d’inhiber les secousses musculaires permet aux chercheurs d’évaluer indirectement les circuits excitateurs et inhibiteurs du cerveau. Mme Radhu compare les mesures ainsi obtenues chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson à celles relevées chez des personnes qui n’en sont pas atteintes.

« C’est l’équilibre entre ces deux (types de circuits) qui témoigne du fonctionnement sain du cerveau », dit Mme Radhu.

Mme Radhu mesure le degré de mouvement qui survient chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson lorsqu’on emploie la SMT pour stimuler leur cortex moteur pendant qu’elles prennent la lévodopa, et pendant qu’elles ne la prennent pas. Elle vérifie son hypothèse selon laquelle une augmentation de l’activité des circuits excitateurs dans le cerveau sera observée chez les personnes qui ne prennent pas de médicaments et qui présentent des tremblements, une raideur ou un blocage brutal à l’initiation de la marche. Elle prévoit une diminution simultanée de l’activité des circuits inhibiteurs qui arrêtent ou atténuent le flux d’information vers les cellules du cerveau.

Mme Radhu croit que ses travaux démontreront que lorsqu’un déséquilibre survient entre les deux types de circuits, les personnes atteintes de la maladie de Parkinson ne peuvent ralentir la propagation rapide des signaux vers la partie du cerveau qui commande les mouvements.

En étudiant la façon dont la lévodopa influe sur le cerveau ainsi que les changements qu’elle y entraîne, Mme Radhu espère pouvoir déterminer l’efficacité du médicament et savoir s’il atténue les symptômes. Elle espère également que cette mesure de l’activité cérébrale permettra éventuellement de diagnostiquer la maladie de Parkinson.

« Si nous étions en mesure d’affirmer que certains médicaments peuvent rétablir ces mécanismes d’apaisement et le sain équilibre du cerveau, nous pourrions en recommander l’utilisation accrue », dit Mme Radhu.