Université de Montréal
Subvention pour des projets pilotes : 44 240 $ (un an)
Financées par le *Fonds québécois de recherche sur le Parkinson du Parkinson Québec
Taille de l’arborisation axonale des neurones dopaminergiques à titre de cible en vue d’influer sur la vulnérabilité et de produire de meilleurs modèles murins de la maladie de Parkinson.
L’analyse des raisons de la dégénération des cellules cérébrales constitue une étape cruciale de la détermination des nouveaux traitements de la maladie de Parkinson. Pour évaluer ces nouveaux traitements, les chercheurs ont besoin de modèles murins pour s’assurer que les médicaments ou les thérapies génétiques fonctionnent comme prévu et peuvent être utilisés sans danger chez l’humain.
Jusqu’à présent, il s’est avéré difficile de produire un modèle animal pour la maladie de Parkinson. Même lorsque les chercheurs introduisent des gènes modifiés pouvant provoquer l’apparition de la maladie de Parkinson chez l’humain, ces changements ne causent habituellement pas l’apparition chez la souris de symptômes apparentés à la maladie de Parkinson.
À l’Université de Montréal, le spécialiste des neurosciences Louis‑Eric Trudeau pense savoir pourquoi il est si difficile de reproduire la maladie de Parkinson chez la souris ou d’autres animaux. M. Trudeau et ses collègues ont étudié les cellules se trouvant dans la zone cérébrale qui risque le plus d’être touchée par la maladie de Parkinson, soit la région appelée substantia nigra. Ils ont découvert que les axones de ces neurones, qui produisent de la dopamine qui est un transmetteur chimique jouant un rôle crucial dans la régulation des mouvements, ont des structures extrêmement complexes.
Les axones sont des structures arborescentes qui entrent en contact avec d’autres cellules pour les aider à communiquer. Les cellules produisant de la dopamine dans la substantia nigra sont beaucoup plus grandes et consomment beaucoup plus d’énergie que les autres cellules. Voilà pourquoi M. Trudeau est d’avis qu’elles peuvent être plus vulnérables que les autres cellules au processus provoquant la mort des neurones dans la maladie de Parkinson.
Comparé au cerveau de l’humain, le cerveau de la souris contient des neurones dont la taille et la complexité pourraient constituer l’une des principales raisons pour lesquelles les modèles murins ne permettent pas à l’heure actuelle de développer des symptômes apparentés à la maladie de Parkinson. Les neurones des souris ne sont peut‑être pas assez gros pour être vulnérables aux signaux qui déclenchent la progression de la maladie de Parkinson sur l’humain. M. Trudeau prévoit modifier les neurones dopaminergiques dans un modèle murin pour faire en sorte qu’ils croissent et consument plus d’énergie.
« Nous prévoyons que cela nous permettra d’obtenir un modèle murin dans lequel les neurones dopaminergiques seront plus vulnérables, d’une manière qui ressemble davantage à ce que nous voyons dans le cerveau de l’humain » affirme M. Trudeau.
Si M. Trudeau réussit à créer un meilleur modèle murin, ce dernier pourra être utilisé par les chercheurs, non seulement pour tester de nouveaux médicaments ou traitements, mais également pour mieux comprendre les raisons pour lesquelles les cellules produisant de la dopamine meurent, ce qui déclenche la maladie de Parkinson.
« Dans le cas de toutes les principales maladies du cerveau, c’est seulement après que nous ayons découvert pourquoi les cellules meurent que de nouvelles thérapies font leur apparition » mentionne M. Trudeau.
* Le Fonds québécois de recherche sur le Parkinson est financé notamment par le Fonds de recherche Saucier‑van Berkom Parkinson Québec.