Charles Ducrot, Étudiant au doctorat,
Université de Montréal
Bourse d’études supérieures : 30 000 $ sur deux ans
Financées par le Fonds québécois de recherche sur le Parkinson* du Parkinson Québec et par la Société Parkinson de la Colombie-Britannique
Survie des neurones dopaminergiques dans la maladie de Parkinson : le rôle des connexions synaptiques.
L’établissement de connexions n’est pas seulement important pour le bien‑être affectif des gens – il est également crucial du point de vue de la santé cérébrale. Comme les chercheurs sont en voie de le découvrir, les synapses, ou les connexions qui transmettent les signaux et l’information d’un neurone à l’autre, peuvent donner des indices quant aux causes de la maladie de Parkinson.
À l’Université de Montréal, le biologiste moléculaire Charles Ducrot étudie le rôle des synapses dans la plus grande vulnérabilité à la mortalité des neurones dopaminergiques qui se trouvent dans une zone du cerveau plutôt que dans une autre.
La recherche antérieure a déjà établi que la mort de ces neurones dopaminergiques joue un rôle central dans la maladie de Parkinson. À l’heure actuelle, M. Ducrot, un étudiant au doctorat, vérifie la théorie selon laquelle les neurones moins vulnérables de l’aire tegmentale ventrale (ATC) du cerveau ont une plus longue durée de vie que ceux de la substantia nigra parce qu’ils établissent plus de connexions synaptiques libérant un messager chimique appelé glutamate. Il se pourrait que ces synapses leur permettent de mieux communiquer avec leurs cellules cibles et de recevoir des signaux qui favorisent leur survie.
M. Ducrot souhaite découvrir si les cellules cérébrales produisant de la dopamine dans la substantia nigra meurent parce qu’elles renferment moins de synapses glutamatergiques et ne peuvent recevoir autant de signaux de survie.
Pour vérifier cette théorie, M. Ducrot et ses collègues ont circonscrit les principales protéines associées à l’établissement de ces connexions, ou synapses. Grâce à l’utilisation de cultures cellulaires, il augmentera ou réduira la quantité de ces protéines exprimées dans les cellules, afin de modifier le nombre de synapses établis par les neurones. Il exposera ensuite les cellules aux toxines qui produisent des symptômes semblables à ceux de la maladie de Parkinson, pour voir si les cellules cérébrales ayant moins de synapses sont plus vulnérables et meurent.
« Nous savons que les connexions synaptiques sont très importantes et interviennent, d’une certaine manière, dans la survie » déclare M. Ducrot. À son avis, « si nous favorisons l’expression de ces protéines, nous augmentons le nombre de synapses et nous pourrions atténuer la vulnérabilité des neurones dans la maladie de Parkinson. »
Si M. Ducrot peut prouver sa théorie, il espère jeter les bases d’un nouveau type de thérapie génétique.
Depuis sa première année d’études universitaires, au cours de laquelle il a découvert l’existence des neurones dopaminergiques, M. Ducrot s’est donné pour mission de découvrir les causes de la maladie de Parkinson. « Il s’agit d’une maladie répandue que je veux mieux connaître et mieux comprendre » déclare‑t‑il.
* Le Fonds québécois de recherche sur le Parkinson est financé notamment par le Fonds de recherche Saucier‑van Berkom Parkinson Québec.