Paul Cocker, Doctorant,
Université de la Colombie-Britannique
Bourse d’études supérieures : 30 000 $ sur deux ans

Examen de l’efficacité éventuelle des récepteurs D4 de la dopamine dans l’atténuation du jeu pathologique chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson

Chez un faible pourcentage de personnes atteintes de la maladie de Parkinson, la prise d’un substitut de la dopamine pour traiter la raideur, les tremblements ou la rigidité peut avoir des effets secondaires, comme une difficulté à maîtriser ses impulsions, entraînant ainsi des problèmes d’achats compulsifs, de jeu ou d’hypersexualité. À ce jour, il a été difficile de traiter ces comportements sans mettre fin à la prise de médicaments utilisés pour maîtriser les autres symptômes.

À l’Université de la Colombie-Britannique, le doctorant Paul Cocker examine la possibilité que le blocage d’un ensemble particulier de récepteurs – la partie de la cellule qui reçoit des signaux de substances chimiques comme la dopamine – dans les cellules du cerveau puisse atténuer ces comportements troublants. Cocker, étudiant au laboratoire de Pre Catharine Winstanley, utilise une machine à sous pour rats dans le but d’étudier le jeu pathologique. Au départ, Cocker et ses collègues administraient un médicament qui imite les effets des substituts de la dopamine pris par les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Lorsque les rats sont sous l’influence de ce médicament, ils ne font pas de distinction entre les résultats du gain et ceux de la perte.

Paul Cocker veut maintenant administrer aux rats un autre type de composé qui bloque les récepteurs D4 de la dopamine, possiblement à l’origine de ces problèmes de maîtrise des impulsions. Si l’équipe réussit à atténuer le comportement compulsif des rats, ses données pourraient aider d’autres chercheurs à revoir la conception des substituts de la dopamine afin qu’ils n’activent plus les récepteurs D4. Autrement, les pharmacologues qui conçoivent les médicaments pourraient mettre au point un autre médicament visant à bloquer ces récepteurs et à empêcher le comportement compulsif.

« Si nous parvenons à montrer que le problème de jeu chez le modèle animal est lié à ce récepteur, il pourrait être relativement facile de le régler », avance Paul Cocker.

Les récepteurs, à la surface des cellules, sont des sortes de serrures que peuvent ouvrir certaines substances chimiques de cerveau, comme la dopamine. Une fois qu’ils ont reçu un signal de la dopamine, les récepteurs amorcent leur activité. C’est pourquoi le blocage du récepteur D4 pourrait mettre fin aux problèmes de jeu, d’achats et d’hypersexualité. Cocker, qui a consacré la majeure partie de ses travaux à la prise de décision et à l’impulsivité, est fasciné par le rôle de la dopamine dans ce comportement.

« Si nous réussissons, j’aimerais que les médicaments qui agissent sur les récepteurs D4 de la dopamine soient considérés comme option de traitement », confie-t-il.