Département de psychologie,
Brain and Mind Institute,
Western Université
Bourse de recherche psychosociale : 100 000 $ sur deux ans
Étude sur la manière dont la musique et le son influent sur le mouvement
La neuroscientifique Jessica Grahn sait que le fait d’écouter de la musique aide les personnes atteintes de la maladie de Parkinson à allonger leur pas et à accélérer leur marche au lieu de rester figées sur place. En revanche, Mme Grahn ignore comment la musique aide et quelles parties du cerveau elle stimule.
À l’aide de l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf), Mme Grahn, professeure adjointe à Western Université à London, Ontario, étudie les voies et les connexions cérébrales particulières qui lient le son et le mouvement pour localiser avec précision les parties du cerveau impliquées.
Dre Grahn examinera, à l’aide d’un scanneur, les cerveaux de personnes souffrant de la maladie de Parkinson pendant qu’elles écoutent leur musique préférée. En même temps, les personnes tendront leurs pieds sur des leviers pour actionner une représentation d’elles-mêmes dans un environnement virtuel qu’elles visualiseront grâce à des lunettes.
« C’est le plus près que nous puissions nous approcher de la marche réelle en situation couchée dans un scanneur d’IRMf pendant que nous effectuons une scanographie du cerveau », explique Dre Grahn.
Dre Grahn teste la théorie selon laquelle la musique agit comme un signal externe suggérant à quel moment bouger, en utilisant les systèmes moteurs dans le cerveau qui ne sont pas touchés par la maladie de Parkinson pour compenser les systèmes endommagés qui entravent le mouvement et la coordination. Autrement, la musique peut activer les centres du plaisir et de la récompense dans le cerveau. Ces centres du plaisir peuvent également être connectés aux parties du cerveau qui contrôlent le mouvement, mais qui se trouvaient à l’état latent avant d’être sollicitées pour compenser les cellules du cerveau déclinantes.
Les images du cerveau permettront à Dre Grahn et à ses collègues de déterminer les voies cérébrales sollicitées chez chaque personne – voies qui peuvent différer en fonction des sélections musicales. L’équipe de recherche mesurera également la démarche des patients avant et après l’audition de la musique qu’ils auront choisie.
Le projet vise à optimiser l’utilisation de la musique et de chansons particulières en fonction de l’activité cérébrale observée par Dre Grahn pour voir si la musique peut aider les malades à allonger le pas et à marcher plus vite afin de prévenir les blocages et les chutes, qui confinent souvent les personnes atteintes de la maladie de Parkinson chez elles, effrayées par le monde extérieur et les interactions sociales.
« En gros, nous essayons d’améliorer la mobilité et l’autonomie », déclare Dre Grahn.
Si les travaux de Dre Grahn donnent les résultats escomptés, les physiothérapeutes et les ergothérapeutes pourraient bénéficier de méthodes simples pour aider les personnes souffrant de la maladie de Parkinson à socialiser et à profiter d’une meilleure qualité de vie.