Département de radiologie,
de physique et d’astronomie;
Directeur, Centre de recherche en imagerie par résonnance magnétique,
Université de la Colombie-Britannique
Bourse de projet pilote : 45 000 $
Financée par le Fonds québécois de recherche sur le Parkinson et la Société Parkinson Colombie-Britannique
Évaluation de la matière blanche « d’apparence normale » chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson et son lien avec le dysfonctionnement cognitif
L’une des substances du système nerveux central présumées essentielles à une pensée et un raisonnement sains est la myéline, le tissu adipeux connu sous le nom de matière blanche qui se trouve dans les neurones et qui établit les connexions entre les cellules et transmet les signaux qu’elles s’envoient entre elles. Plus il y a de myéline, plus ces connexions sont rapides.
À l’Université de la Colombie-Britannique, le physicien Alex MacKay et ses collègues ont créé une nouvelle technique qui fait appel à l’imagerie par résonnance magnétique (IRM) pour mesurer la quantité de myéline dans le cerveau. Ils vérifient maintenant la théorie selon laquelle la dégradation ou la perte de myéline dans le cerveau contribuerait aux problèmes de pensée et de raisonnement que de nombreuses personnes atteintes de la maladie de Parkinson éprouvent, souvent avant les raideurs, la rigidité et les tremblements indicateurs de la maladie.
Alex MacKay et son équipe ont montré que les personnes atteintes de sclérose en plaques ont moins de myéline et éprouvent des problèmes cognitifs. Les sociétés pharmaceutiques testent déjà des médicaments susceptibles de réduire ou de prévenir la dégradation de la myéline. Si MacKay peut démontrer la répétition du processus chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson, les nouveaux médicaments en cours de développement pour la sclérose en plaques et d’autres maladies pourraient aussi aider les personnes atteintes de la maladie de Parkinson. Les sociétés pharmaceutiques sauront également si leurs nouveaux médicaments réparent la myéline ou en stoppent la perte.
« C’est un moment palpitant, confie Alex MacKay. Les essais cliniques sont en cours. »
McKay utilisera cette technique d’imagerie non effractive pour mesurer la quantité de myéline dans le cerveau de personnes atteintes de la maladie de Parkinson, particulièrement dans le lobe frontal qui contrôle le jugement, le raisonnement et d’autres fonctions exécutives. Les participants à l’étude se prêteront également à des tests cognitifs afin que les chercheurs puissent mettre en corrélation leur capacité à penser et à raisonner avec la quantité de myéline mesurée.
Il s’agit de la première fois où des chercheurs utilisent les examens par IRM pour trouver un lien entre la myéline et la maladie de Parkinson, mais il reste encore beaucoup de travail avant de comprendre en quoi la dégradation de la myéline est liée à la mort des cellules dopaminergiques, prévient MacKay. Il espère cependant que cette nouvelle piste permettra d’expliquer une partie du casse-tête Parkinson, un casse-tête qui le touche personnellement.
« Deux de mes amis très proches ont la maladie de Parkinson, confie-t-il. Je suis très sensible à cette maladie et aux répercussions qu’elle a sur les personnes qui en sont atteintes. »