Faculté de pharmacie,
Université Laval
Subvention pour des projets pilotes : 45 000 $
Financée par le Fonds québécois de recherche sur le Parkinson
L’exercice et les acides gras oméga-3 peuvent-ils agir en synergie pour restaurer les neurones produisant de la dopamine chez les personnes souffrant de la maladie de Parkinson?
Les revues, les émissions‑débats et les publicités ont longtemps vanté les bienfaits pour tous de faire de l’exercice régulièrement et de consommer des acides gras oméga-3. Les chercheurs sur la maladie de Parkinson se demandent maintenant si ces deux pratiques combinées pourraient se révéler une arme doublement efficace contre ladite maladie.
À l’Université Laval, le professeur Frédéric Calon et sa collaboratrice, la professeure Francesca Cicchetti, mènent des essais sur des modèles animaux de la maladie de Parkinson qui ont un régime riche en oméga-3 et font de l’exercice régulièrement dans une roue. Leur objectif est de déterminer si la combinaison de ces deux « traitements » pourrait renverser les dommages causés aux cellules cérébrales qui produisent de la dopamine, dont une carence entraîne la maladie de Parkinson.
Auparavant, les recherches de M. Calon, qui a une formation de pharmacien et de biochimiste, se concentraient sur les moyens de prévention de la maladie de Parkinson. Sa nouvelle approche met l’accent sur la réalité suivante : lorsque les personnes reçoivent un diagnostic de maladie de Parkinson, les neurones qui régulent le contrôle moteur sont déjà endommagés, et il reste peu de dopamine dans le cerveau.
« Notre but est de renverser les dommages. Voilà pourquoi nous tentons de déterminer si la combinaison de l’exercice et des acides gras oméga-3 auraient des effets réparateurs », précise M. Calon.
De plus, M. Calon collabore avec un chercheur américain, Michael Zigmond, qui a démontré par ses travaux que l’exercice augmente effectivement les taux de dopamine dans le cerveau. M. Calon dispose aussi de données préliminaires qui laissent croire que les taux de dopamine dans le cerveau s’accroissent lorsque l’on donne des acides gras oméga‑3 aux animaux après qu’ils ont été exposés à des toxines qui reproduisent les symptômes de la maladie de Parkinson.
Si la combinaison de ces deux traitements conduit à des améliorations importantes chez les modèles animaux, M. Calon espère que son partenariat donnera lieu à des essais cliniques peu coûteux chez l’humain pour vérifier l’efficacité des acides gras oméga-3 et de l’exercice afin d’améliorer la vie des personnes souffrant de la maladie de Parkinson.
« Les acides gras oméga-3 et l’exercice sont des solutions relativement abordables. La majorité des gens sont en mesure d’améliorer leur régime alimentaire et de faire de l’exercice, explique M. Calon. Ce n’est pas un traitement qui coûtera des millions de dollars au système de santé. »
Comme les oméga-3 et l’exercice n’ont aucun effet indésirable, il n’y aurait aucun danger à ce que des personnes essaient cette approche combinée – notamment lorsque les résultats de cette étude le démontreront, ajoute-t-il.
En attendant, M. Calon conseille de manger du saumon, du thon et d’autres poissons gras deux à trois fois par semaine et de prendre des suppléments d’oméga-3 au besoin – des recommandations qu’il s’engage à suivre lui-même. Il admet cependant être moins prompt à faire de l’exercice, mais cela devrait changer à la suite de sa collaboration avec M. Zigmond.