Dr. Tohru Kitada, Professeur auxiliaire, Université d’Ottawa (Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa)
Bourse de nouveau chercheur : 90 000 $ sur deux ans

Le rôle critique de la parkine comme antioxydant dans les mitochondries, une nouvelle conception de la fonction de la parkine

Bien que le gène de la parkine ait été identifié comme étant un acteur essentiel dans l’apparition de la maladie de Parkinson précoce, les chercheurs ne savent toujours pas exactement quel rôle il joue dans les cellules et dans la mort cellulaire. À l’Université d’Ottawa, le neurologue Dr Tohru Kitada étudie comment la parkine interagit avec les mitochondries, ces constituants cellulaires qui produisent l’énergie et le stress oxydatif.

Éminent chercheur de la première équipe au Japon à avoir identifié le gène de la parkine, Kitada utilise maintenant des fibroblastes embryonnaires de souris pour tenter d’identifier le rôle du manque de parkine en forçant les mitochondries à générer du stress oxydatif, le processus cellulaire à la source des molécules d’oxygène réactives et qui peut endommager les neurones.
Kitada veut savoir pourquoi les cellules productrices de dopamine semblent si vulnérables aux lésions mitochondriales, puisque ces cellules sont essentielles à l’efficacité du système de signalement et de communication neuronal. Des recherches récentes ont également permis de relier le gène de la parkine à la capacité des cellules à maintenir des teneurs appropriées de calcium et des potentiels membranaires adéquats, deux aspects qui pourraient également contribuer à la mort cellulaire en cas de défaut.

Pour tenter de stabiliser les mitochondries des neurones et prévenir la mort cellulaire, Kitada mettra à l’essai une combinaison de deux médicaments, le glutathion et le zonisamide, dont l’utilisation est autorisée au Japon, mais reste à venir en Amérique du Nord, pour traiter la maladie de Parkinson. « Personne n’a essayé ce genre de bithérapie, dit Kitada. J’espère qu’elle aura un effet synergique. »
Si la cothérapie est efficace sur des cultures cellulaires, la prochaine étape consistera à mettre celle‑ci à l’essai dans des modèles murins de la maladie de Parkinson. Si le traitement fonctionne, le recours au glutathion et au zonisamide, déjà testés cliniquement et approuvés dans au moins un marché, accélérait le processus d’homologation en vue de leur utilisation possible par les personnes atteintes de la maladie de Parkinson en Amérique du Nord.

La recherche de Kitada découle de son travail clinique auprès des patients, deux activités qu’il continue à Ottawa « Si cela est possible, j’aimerais rester ici, au Canada, dit Kitada. Je peux faire des recherches passionnantes en Amérique du Nord. »