Faculté de la santé et des sciences,
Université Queen’s
Bourse de projet pilote : 45 000 $
Empreinte neurophysiologique de la dyskinésie induite par la L‑dopa dans le noyau du lit de la strie terminale chez des rats lésés à la 6‑OHDA
Chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson, les mouvements involontaires appelés dyskinésie sont l’un des effets secondaires les plus décourageants de la prise prolongée de substituts à la dopamine afin de réduire les tremblements, les raideurs et la rigidité qu’entraîne la maladie.
La plupart des études portant sur les façons de réduire la dyskinésie se sont concentrées sur les noyaux gris centraux, soit la partie du cerveau directement liée à la fonction motrice. À l’Université Queen’s, le neuroscientifique Éric Dumont est à explorer une autre région du cerveau, celle qui module la peur et l’anxiété.
Le noyau du lit de la strie terminale, ou NLST, renferme des grappes de cellules cérébrales et fait partie de l’amygdale, soit le siège de la mémoire et des émotions dans le cerveau. Le Dr Dumont croit que le NLST est également affecté par la dopamine que des médicaments comme la lévodopa fournissent pour tenter de remplacer la dopamine naturelle qui s’appauvrit chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson.
Comme l’explique le Dr Dumont, lorsque le NLST est inondé par une trop grande quantité de dopamine, qui est une substance chimique de signalisation, il peut en résulter une dyskinésie.
« L’un des problèmes est que nous ne pouvons pas administrer de la dopamine comme le ferait naturellement le cerveau », dit‑il.
Travaillant en étroite collaboration avec un collègue en France, le Dr Dumont se sert d’un modèle animal pour observer les effets d’une obstruction ou d’un blocage de la dopamine excédentaire dans le NLST, afin de voir si le fait de réduire la dopamine dans cette région du cerveau permet également de réduire la dyskinésie.
Puisque le NLST est également impliqué dans l’anxiété et la peur, tout type de pharmacothérapie qui permet de bloquer la dopamine excédentaire dans cette partie du cerveau pourrait avoir un effet tout aussi positif sur les symptômes non moteurs de la maladie de Parkinson, comme l’anxiété et la dépression.
« Il s’agit très certainement d’une autre avenue à explorer », de l’avis du Dr Dumont.
Ayant consacré la plupart de ses premières recherches à l’étude des régions du cerveau impliquées dans l’accoutumance, le Dr Dumont est ravi de l’énergie que génèrent les chercheurs dans le domaine de la maladie de Parkinson.
« Nous sommes très optimistes quant à la direction à prendre et aux résultats que nous pourrions obtenir dans la lutte contre la maladie », dit‑il.