département de pharmacologie et de thérapeutique,
Université McGill
Bourse pour nouveau chercheur : 90 000 $ sur deux ans
Base structurelle de l’activation de la protéine PINK1
Pour qu’une recherche sur la prévention ou le traitement de la maladie de Parkinson puisse produire un résultat, il faut qu’elle s’appuie sur une science fondamentale motivée par la curiosité. À l’Université McGill, le spécialiste en biologie structurale Jean-François Trempe entreprend cette recherche fondamentale sur la structure et la forme de la protéine PINK1, qui joue un rôle essentiel dans les formes familiales de la maladie de Parkinson.
Pour demeurer saines, les cellules du cerveau ont besoin de la protéine PINK1, explique Trempe. Dans les cellules du cerveau, la protéine PINK1 se fixe aux mitochondries, les organismes minuscules au sein des cellules productrices d’énergie, et surveille leur santé. Lorsque les mitochondries sont endommagées ou malsaines, la protéine PINK1 commande aux autres protéines, dont la protéine Parkin, de réparer les dommages ou de se débarrasser des mitochondries endommagées si elles sont irrécupérables. Si la protéine PINK1 est mal formée ou endommagée (un processus appelé mutation génétique), elle n’enverra pas la commande à la protéine Parkin. Si la protéine PINK1 ne peut commander à la protéine Parkin de faire son travail, ce manque de communication est susceptible d’entraîner la mort des cellules dopaminergiques. La dopamine est une substance chimique du cerveau qui régule le mouvement. La mort de cellules dopaminergiques entraîne la maladie de Parkinson.
Les chercheurs comme Jean-François Trempe ne connaissent pas la structure ou la forme exacte de la protéine PINK1. Cette information est importante, car elle pourrait aider d’autres chercheurs à mettre au point un médicament ou un genre de traitement génétique pour rétablir la fonction de la protéine endommagée. Trempe crée un modèle synthétique de la protéine PINK1 pour déterminer sa structure. Il la comparera ensuite à un modèle modifié de la protéine afin de localiser l’endroit exact où le dommage ou les mutations ont modifié la forme de la protéine. Lorsque la forme de la protéine PINK1 sera connue, les chercheurs responsables de la mise au point de médicaments pourront plus facilement créer de nouvelles molécules qui se fixent à la protéine endommagée et la réparent exactement là où il le faut, comme une pièce de casse-tête.
« Personne n’a encore fait ces recherches sur la protéine PINK1, avance Trempe. L’histoire nous montre que la compréhension de la structure d’une molécule entraîne la naissance de nombreuses idées. »