Professeur adjoint, Institut de recherche de l’Université McGill
Subvention pour un projet pilote : 40 620 $
Financée parle Fonds québécois de recherche sur le Parkinson
Interconnexion entre le dysfonctionnement cognitif et l’hypotension orthostatique chez les patients souffrant de la maladie de Parkinson
Le Dr Ronald Postuma, neurologue et professeur adjoint à l’Université McGill, menait une étude à long terme auprès de personnes souffrant de la maladie de Parkinson lorsqu’il a découvert un phénomène rarement observé par d’autres chercheurs.
Il a constaté une brusque chute de la pression artérielle lors du passage en position debout chez les parkinsoniens qui souffraient de démence ou de troubles cognitifs légers affectant le jugement, le raisonnement ou la mémoire. Le Dr Postuma a commencé à se demander si ces deux constatations étaient liées.
« Peut‑être est‑il mauvais pour le cerveau de subir une vingtaine de fois par jour une baisse de la pression artérielle chaque fois que vous vous levez », dit‑il.
Il a également remarqué l’inconstance des troubles cognitifs chez bon nombre de ses patients parkinsoniens souffrant de démence.
« Les gens vont bien et ensuite ils vont mal; ils vont bien et ensuite ils vont mal. On se demande alors s’il existe un lien entre ces fluctuations de la pression artérielle et la démence. »
Enfin, le Dr Postuma a montré que ses patients atteints de la maladie de Parkinson qui subissaient des chutes de pression artérielle lorsqu’ils se levaient étaient exposés à un risque accru d’être atteints de démence dans un délai de cinq ans, si ce n’était pas déjà le cas au moment où il avait observé ces fluctuations de pression artérielle.
« La bonne nouvelle au sujet des baisses de pression artérielle, c’est qu’il est possible de régler en partie ce problème d’hypotension », affirme le Dr Postuma.
Le Dr Postuma et ses collègues étudient désormais le lien entre les chutes de pression artérielle et les épisodes de démence ou de trouble cognitif. Ils mesureront la pression artérielle d’une trentaine de personnes souffrant de la maladie de Parkinson, tant à la maison qu’à la clinique du Dr Postuma, évalueront les médicaments qu’ils prennent actuellement et leur donneront des médicaments antihypotenseurs pour traiter ce trouble de santé appelé hypotension orthostatique. Les chercheurs leur feront également passer des tests cognitifs en position assise et debout afin de suivre les éventuelles fluctuations de la vigilance et de l’attention des participants lorsque leur pression artérielle est normale et lorsqu’elle chute brusquement.
Idéalement, le Dr Postuma espère démontrer qu’il existe un lien entre la pression artérielle et la cognition, et qu’un traitement permet d’améliorer les capacités de raisonnement, de jugement et de mémoire des patients. Si l’existence de ce lien est prouvée, le Dr Postuma signale que les médecins devront alors procéder au dépistage des patients présentant des problèmes de faible pression artérielle.
Ses travaux de recherche pourraient apporter une solution importante et relativement simple qui permettrait d’atténuer les effets débilitants de la démence et des troubles cognitifs légers dont souffrent éventuellement un bon nombre de personnes atteintes de la maladie de Parkinson.