Département de psychologie, Université de Montréal
Subvention pour des projets pilotes : 44 725 $
Financée par le Fonds québécois de recherche sur le Parkinson
Effet de l’entraînement par exercice en aérobie, avec ou sans rythmes préférés, sur l’apprentissage de nouvelles habiletés motrices chez les patients atteints de la maladie de Parkinson
Il est généralement admis que les personnes souffrant d’une maladie neurodégénérative comme la maladie de Parkinson sont incapables d’acquérir de nouvelles habiletés motrices après la mort d’une importante quantité de cellules cérébrales sécrétant une substance chimique appelée dopamine.
La dopamine est la principale substance chimique qui aide les cellules à générer le mouvement et une carence en dopamine est à l’origine de la rigidité, des tremblements et de la lenteur qui caractérisent la maladie de Parkinson. Et si, contrairement à l’idée reçue, le simple fait de faire régulièrement des exercices aérobiques facilitait l’apprentissage de nouveaux mouvements?
À l’Université de Montréal, le neuroscientifique Julien Doyon utilise l’imagerie du cerveau pour savoir si les parkinsoniens qui font de l’exercice tout en écoutant des musiques aux rythmes plaisants peuvent acquérir de nouvelles habiletés motrices, par exemple une séquence de mouvements des doigts. Il cherche également à savoir si l’écoute ultérieure de ces musiques – même sans la pratique d’exercices – activera les mêmes zones cérébrales que les exercices.
Dans le cadre de ce projet pilote, le Dr Doyon et ses collègues étudieront douze personnes souffrant de la maladie de Parkinson qui, durant douze semaines, feront de l’exercice trois fois par semaine sur des bicyclettes stationnaires. Six de ces personnes écouteront la musique qu’elles auront choisie pour se motiver et les six autres écouteront des sons d’ambiance apaisants. Avant que ces personnes commencent leur programme d’exercices, le Dr Doyon se servira de la technologie d’imagerie par résonnance magnétique fonctionnelle (IRM) pour produire des images du cerveau des participants. Ensuite, il examinera de nouveau leurs cerveaux une fois qu’elles auront fait les exercices et au moment où elles exécuteront une série de mouvements des doigts dans le scanneur pour voir quelles zones du cerveau sont stimulées par la combinaison des exercices et des mouvements.
Enfin, le Dr Doyon et les membres de son équipe examineront les cerveaux des participants à la fin de la période d’exercice lorsqu’ils continueront toutefois d’écouter la musique de leur choix ou les sons apaisants. Il veut savoir si l’écoute de la musique active à elle seule les mêmes zones cérébrales que les exercices et les mouvements de doigts.
« Nous sommes à la recherche d’un genre de conditionnement » explique le Dr Doyon, « d’un signal auditif activant les mêmes zones cérébrales qui faciliterait l’apprentissage ou mettraient à profit d’autres systèmes cérébraux pour compenser. »
Les chercheurs savent déjà que l’exercice peut améliorer les fonctions cognitives et réduire les symptômes moteurs chez les personnes souffrant de la maladie de Parkinson. Ils tentent maintenant de découvrir comment faire durer ces améliorations. L’utilisation de la musique comme signal auditif pourrait améliorer la qualité de vie des patients en préservant les effets positifs de l’exercice et couperait court à l’idée reçue en montrant que les parkinsoniens peuvent acquérir de nouvelles habiletés.