Kwang-Soo Kim,
Boursier postdoctoral, Université d’Ottawa
Bourse de recherche fondamentale : 100 000 $ sur deux ans

Neurodégénérescence, maladie de Parkinson, gène LRRK2 et système immunitaire

L’une des cibles les plus importantes de la recherche sur les causes de la maladie de Parkinson est un gène appelé LRRK2, qui a subi une mutilation dans les formes familiales et autres de la maladie. Jusqu’à maintenant, les chercheurs ne connaissaient pas le rôle exact du gène LRRK2 dans l’étiologie de cette maladie dégénérative.

À l’Université d’Ottawa, les recherches de Kwang-Soo Kim, un boursier postdoctoral, sont axées sur la relation du LRRK2 avec un autre gène, WAVE2, et la protéine qu’il exprime. M. Kim, qui est venu au Canada de la Corée du Sud dans le but de poursuivre ces recherches, croit que l’interaction entre ces deux gènes explique pourquoi le gène LRRK2 est si important dans la maladie de Parkinson.

Le gène WAVE2 aide à déclencher la réponse immunitaire du cerveau à une blessure ou à une maladie. Normalement, l’inflammation est une évolution positive, car à court terme, elle détruit les cellules endommagées. En revanche, lorsque l’inflammation persiste trop longtemps, M. Kim et ses collègues croient qu’elle peut détruire des cellules autrement saines, notamment les cellules du cerveau produisant de la dopamine, qui est indispensable dans la régulation des mouvements.

En travaillant avec des cultures de cellules et des modèles animaux, M. Kim vérifie la théorie selon laquelle les mutations du gène LRRK2 déclenchent le maintien d’une réponse inflammatoire beaucoup trop longue dans le cerveau par le gène WAVE2, ce qui tue les neurones qui produisent de la dopamine et entraîne la maladie de Parkinson. Si M. Kim peut prouver cette théorie, lui et son équipe pourraient réussir à trouver un moyen d’arrêter le processus inflammatoire et de préserver les neurones sécrétant de la dopamine.

« L’espoir serait que l’on puisse prévenir la mort de ces neurones en jugulant l’inflammation, si c’est réellement l’inflammation chronique qui cause la destruction de ces neurones », déclare M. Kim par l’entremise d’un traducteur.

Le rôle de l’inflammation et du gène LRRK2 est également crucial dans d’autres maladies, notamment la maladie de Crohn et la lèpre. Les recherches de M. Kim pourraient donc également contribuer à traiter ces maladies. Actuellement, M. Kim et ses collègues essaient un médicament qui a déjà été approuvé dans le traitement de l’ostéoporose. Ils espèrent que ce médicament arrivera à contourner les effets du gène LRRK2 pour inhiber le gène WAVE2 et réduire ou prévenir l’inflammation chronique dans le cerveau.

M. Kim, dont le grand-père était atteint de la maladie d’Alzheimer, s’est toujours intéressé au système immunitaire et à son rôle dans de nombreuses maladies neurodégénératives. Il se réjouit de faire partie d’un système qui peut ultimement aider les gens. M. Kim est surtout très enthousiaste à l’idée que ce projet pourrait éventuellement produire des données probantes menant à des essais cliniques d’un médicament qui pourrait ralentir l’évolution de la maladie de Parkinson.