Departement de psychologie, Université York
Bourse de projet pilote en recherche psychosociale : 44 999 $
Les mécanismes neuronaux de la thérapie par la danse dans la maladie de Parkinson
Pourquoi la danse rythmée permet-elle de libérer les mouvements des personnes atteintes de rigidité et d’immobilité périodique à cause de cette maladie dégénérative? Cela reste un des mystères non résolus de la maladie de Parkinson.
Au Centre de recherche sur la vision de l’Université York à Toronto, le chercheur en neurosciences Joseph DeSouza décrypte le mystère du mouvement en scannant le cerveau de personnes atteintes de la maladie de Parkinson qui suivent des cours de danse. De concert avec l’École nationale de ballet du Canada, DeSouza et des étudiants diplômés de l’Université Ryerson et son laboratoire étudient les régions du cerveau qui s’activent lorsque des malades du Parkinson se visualisent en train d’effectuer des pas de ballet qu’ils ont appris récemment. Deux séries de clichés sont réalisées : la première au début, et l’autre, après des semaines de pratique de la danse.
« Nous espérons trouver l’architecture neuronale qui est liée à l’apprentissage et à la danse, dit DeSouza. Les recherches préliminaires dans la maladie de Parkinson nous indiquent que la danse utilise un grand nombre de structures cérébrales outre les noyaux gris centraux. »
La mobilisation des régions du cerveau à l’extérieur des noyaux gris centraux est de bon augure. C’est en effet à cet endroit que se trouvent principalement les neurones dopaminergiques qui sont perdus dans la maladie de Parkinson.
DeSouza espère démontrer que les autres structures du cerveau qui sont activées par la danse sont également liées au mouvement. Si tel est le cas, la danse ou la stimulation cérébrale profonde de ces aires pourraient soulager les symptômes moteurs qui entravent considérablement la capacité de marche et de contrôle des mouvements des personnes atteintes de la maladie.
D’autres recherches sur la danse et le Parkinson indiquent que l’amélioration de l’équilibre et de la démarche persiste après la fin des cours de danse. DeSouza veut aussi faire connaître les autres bienfaits que procure la danse.
« On s’accorde à dire que la danse est source de bien-être et rend les gens plus heureux, dit DeSouza. C’est comme une sorte de thérapie complémentaire qui les aide à faire face aux difficultés de la vie. »
Fasciné par les circuits du cerveau, DeSouza a aujourd’hui une raison plus personnelle de poursuivre ses travaux de recherche et suivre des cours de danse avec le groupe atteint de Parkinson. Il a récemment observé que sa jambe et sa main tremblaient pendant un exercice intense.
« Peut-être y a-t-il des événements neuroprotecteurs se produisant dans le cerveau quand on fait de la danse, dit-il. Si j’arrive à saisir ce qui se passe dans mon propre corps quand je me pousse à fond, je pourrais peut-être proposer une réponse intéressante. »
Voulez-vous danser avec moi? Percer les mystères du mouvement.