Jocelyn Faubert, Professeur,
Chaire de recherche industrielle CRSNG-Essilor
École d’optométrie, Université de Montréal

Formation percepto-cognitive sur l’impact de la maladie de Parkinson sur la fonction cognitive, la mobilité, la qualité de la vie et les mécanismes neuronaux

Pour les personnes dont les capacités perceptives et cognitives sont affectées par la maladie de Parkinson, traverser une rue achalandée, conduire ou se déplacer dans un centre commercial bondé sont des tâches stressantes et difficiles. Une nouvelle technologie basée sur la capacité du cerveau à former de nouvelles connexions peut leur venir en aide.
Le chercheur en neurosciences Jocelyn Faubert travaille auprès de personnes ayant la maladie de Parkinson pour tester les bienfaits d’un logiciel qu’il a mis au point en vue d’aider les athlètes de haut niveau, les personnes âgées et les personnes ayant des troubles déficitaires de l’attention à absorber et à traiter l’information que leur cerveau reçoit de multiples sources dans un environnement changeant.

« Les problèmes d’équilibre et de traitement des scènes constituent des enjeux essentiels de la maladie de Parkinson », dit Faubert, professeur et titulaire de la Chaire de recherche CRSNG‑Essilor à l’Université de Montréal.

Faubert a conçu un programme appelé « NeuroTracker » qui, selon lui, améliore la capacité des gens à traiter l’information qu’ils reçoivent d’une scène et augmente leur capacité à se concentrer et à anticiper les mouvements d’autrui. Grâce à un système de réalité virtuelle relié à un casque spécial ou à un grand écran 3D, les gens voient une variété d’objets, comme des balles, venir vers eux ou rebondir de façon aléatoire. Ils effectuent ensuite une série de tâches destinées à les aider à identifier les objets ou les éléments composant la scène. Le programme accélère ou ralentit en fonction de la capacité de l’utilisateur à traiter l’information.

« La répétition de ces tâches permet de s’améliorer constamment », dit Faubert.
En utilisant du matériel d’imagerie médicale fonctionnelle pour analyser le cerveau des personnes atteintes de la maladie de Parkinson avant et après leur utilisation du NeuroTracker, Faubert sera en mesure de dire quelles zones du cerveau sont touchées par la maladie et quelles sont celles qui forment de nouvelles connexions.

Il verra également si l’usage du NeuroTracker pendant quelques minutes plusieurs fois par semaine améliore l’équilibre et la fonction exécutive – la capacité à prendre des décisions, à faire preuve de jugement et à anticiper les conséquences de ses actes.
« Peut-être pourrons‑nous accroître la qualité de vie de ces malades en améliorant les facteurs qui sont touchés, dit Faubert. Le seul fait de réduire la consommation de médicaments liés aux fonctions cognitives constituerait un énorme bienfait. »

Citation vedette : « Cette étude nous aidera à comprendre si le cerveau des personnes atteintes de la maladie de Parkinson présente autant de plasticité que celui des sujets sains et nous allons voir quelles sont les zones du cerveau touchées et quelles sont celles qui s’améliorent. »

Version abrégée : À l’Université de Montréal, le chercheur en neurosciences Jocelyn Faubert a conçu un système de réalité virtuelle fascinant qui contribue à améliorer la concentration et la capacité de traitement visuel et d’attention des athlètes de haut niveau, des personnes âgées et des personnes atteintes de troubles déficitaires de l’attention. Il travaille maintenant avec des personnes atteintes de la maladie de Parkinson pour voir si son logiciel NeuroTracker peut améliorer leur capacité à traiter l’information de scènes dynamiques et leur fonction exécutive, en vue de leur redonner confiantes à l’égard de leur capacité à effectuer les tâches de la vie quotidienne.