Julie Nantel, Professeure adjointe,
École des sciences de l’activité physique,
Faculté des sciences de la santé,
Université d’Ottawa
Bourse de nouveau chercheur : 90 000 $ sur deux ans

Instabilité posturale et troubles de la démarche dans la maladie de Parkinson: Rôle des déficits cognitifs légers

Les risques de chute sont élevés chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson qui développent une instabilité posturale et une démarche mal assurée ou qui se figent soudainement. Ces personnes risquent également davantage de souffrir d’une déficience cognitive légère et de démence, pour des raisons encore mal connues.

À l’Université d’Ottawa, Julie Nantel, qui se spécialise en biomécanique, étudie la relation entre les troubles de la démarche et les troubles cognitifs. « Personne ne sait exactement quels sont les mécanismes en cause dans l’enrayage cinétique à la marche, il n’existe actuellement aucun traitement efficace pour ce problème », dit Nantel.

Même si certaines personnes répondent bien à la lévodopa, le médicament utilisé pour remplacer la dopamine que ne fabriquent plus les cellules du cerveau des personnes atteintes de Parkinson, d’autres ne voient aucune atténuation de leurs troubles de l’équilibre et de démarche. « L’enrayage cinétique à la marche est un problème majeur, dit Nantel. Les gens ont tendance à rester chez eux et à éviter de sortir par… peur de tomber à l’extérieur de la maison. » Les gens craignent de souffrir un jour de problèmes cognitifs et s’inquiètent des conséquences sur ​​leur famille, dit Nantel.

La chercheuse veut mettre au pont des outils, appelés métriques, pour décrire les différents schémas de marche chez les malades atteints de freezing et ceux qui n’en souffrent pas. Elle prévoit de donner aux gens atteints de Parkinson une succession de tâches cognitives à effectuer en même temps qu’ils se positionnent pour faire des tests d’équilibre ou de locomotion. Nantel espère ainsi cerner la relation entre les troubles cognitifs et les enrayages cinétiques. Elle vise à mieux comprendre les mécanismes de base de ce phénomène et des troubles cognitifs et à prédire les personnes les plus à risque d’en être atteintes. Ses travaux pourraient mener à la mise au point de nouvelles stratégies de réadaptation pour aider les personnes atteintes de Parkinson à rester actives et indépendantes le plus longtemps possible.

Nantel adore travailler avec les personnes atteintes de Parkinson en raison de leur attitude positive et de leur volonté d’essayer différentes idées. « Si elles peuvent aider, elles le font sans hésiter. Elles saisissent parfaitement que la recherche est essentielle pour mieux comprendre cette maladie et aider un jour à soulager leurs symptômes », dit-elle.