Pascale Legault, Professeure,
Département de biochimie et de médecine moléculaire,
Université de Montréal
Bourse de projet pilote – 45 000 $
financée par le Fonds de recherche québécois sur le Parkinson*

Biogenèse des micro-ARN associés à la maladie de Parkinson

Toute jeune, Pascale Legault savait déjà qu’elle voulait devenir une scientifique. Ses deux parents médecins lui avaient inculqué une conscience intime du rôle du savoir scientifique dans la santé des gens.

« Très jeune, j’ai pris conscience de l’importance et de l’intérêt de la recherche », se souvient-elle. « Quand j’étais au primaire, mon père m’amenait souvent à son travail, dans un hôpital local de soins de longue durée. Rendre visite à ses patients âgés était toujours pour moi une leçon d’humilité face aux limites de la médecine moderne. »

Professeure au Département de biochimie et de médecine moléculaire de l’Université de Montréal, Legault s’intéresse aujourd’hui à ​​la structure et à la fonction de l’ARN, une molécule essentielle à la vie, cousine du célèbre ADN, et qui joue un rôle tout aussi crucial dans la croissance et le développement de tous les organismes. Ce champ de recherche est en pleine croissance depuis une dizaine d’années. Les chercheurs savent maintenant qu’une catégorie spéciale d’ARN, appelé « micro-ARN », contrôle un large éventail de fonctions de l’organisme, y compris les multiples facettes de la fonction cérébrale normale. L’action des micro-ARN (ou leur inaction) constitue donc un phénomène à étudier absolument en quête des causes premières des maladies comme le Parkinson.

« Quand j’ai appris que les niveaux de certains micro-ARN sont perturbés dans la maladie de Parkinson, cela a piqué ma curiosité », dit-elle. « Je pouvais combiner mon intérêt en recherche fondamentale et la résolution de problèmes concrets, d’enjeux cliniques particuliers, qui affectent principalement les personnes âgées. »

Legault concentre ses efforts sur deux micro-ARN, appelés miR-7 et miR-153, dont le fonctionnement est perturbé chez les personnes atteintes de Parkinson. Elle examine les conditions biochimiques responsables de ce dérèglement, dans le but d’identifier les protéines qui empêchent les micro-ARN de remplir leur fonction. Elle estime que la bourse pour ce projet pilote constitue une occasion unique et fort bienvenue de démontrer la faisabilité de cette stratégie, susceptible d’ouvrir une brèche dans l’attaque des causes fondamentales du problème.

« Pour formuler des stratégies thérapeutiques, il nous faut mieux comprendre les mécanismes moléculaires sous-jacents en jeu dans l’apparition de cette maladie », dit-elle. « Cette démarche pourrait déboucher sur l’identification de cibles potentielles pour une intervention thérapeutique, peut-être pas demain, mais certainement à long terme. »

* Le Fonds de recherche du Québec sur la maladie de Parkinson est financé notamment par le Fonds de recherche Saucier-van Berkom-Société Parkinson du Québec et la Société Parkinson de la Saskatchewan.