Jean-Francois Daneault,
Étudiant au doctorat en neurosciences, Université McGill
Bourse d’études supérieures à la mémoire de Delphine Martin : 30 000 $ sur deux ans

La stimulation cérébrale profonde du noyau sous-thalamique dans la maladie de Parkinson: Effet sur la mobilité des patients et les pourvoyeurs de soins

On pourrait penser qu’un patient atteint de Parkinson aura plus de mobilité après une intervention chirurgicale pour soulager les symptômes de la maladie qui entravent ses mouvements; la situation postopératoire réserve cependant des surprises. Bien des malades ne sont pas plus actifs physiquement après la chirurgie, malgré une atténuation significative de leurs symptômes.

Pour Jean-François Daneault, étudiant au doctorat à l’Université McGill, cette constatation soulève des questions sur la meilleure approche à adopter pour améliorer la qualité de vie de ces patients.

« Ils vivent depuis si longtemps avec la maladie, ils sont devenus sédentaires et le soulagement de leurs symptômes moteurs ne suffit pas à lui seul à modifier leur comportement », explique le chercheur en neurosciences.

Daneault appuie sa conclusion sur des études réalisées auprès de patients avant et après une chirurgie de stimulation cérébrale profonde. Cette procédure permet d’installer un petit dispositif qui émet des signaux électriques dans la zone du cerveau la plus affectée par la maladie de Parkinson. Une chirurgie réussie rétablit le contrôle musculaire du patient et élimine les tremblements et la rigidité qui caractérisent la maladie.

Daneault, qui a étudié la kinésiologie au premier cycle, utilise la bourse de deux ans reçue de l’organisme Porridge for Parkinson’s pour examiner en détail les données de ces études. Il recommande que les patients commencent un programme d’exercice ou de physiothérapie avant la chirurgie pour qu’ils puissent plus facilement continuer à bouger par la suite.

Il suggère également aux patients et aux médecins de revoir le délai préalable à l’option chirurgicale. Règle générale, les patients reçoivent actuellement des médicaments pour traiter leurs symptômes et la chirurgie est utilisée en dernier recours lorsque la médication ne fonctionne plus ou qu’elle s’accompagne d’effets secondaires graves. Selon Daneault, envisager la chirurgie avant que ces enjeux ne surviennent permettrait de raccourcir la durée d’inactivité des patients et de faciliter leur transition vers un plus grand niveau d’activité.

La restriction des mouvements « impose un fardeau non seulement aux patients, mais à leur entourage aussi », dit Daneault, en soulignant que les aidants naturels devraient également bénéficier d’une meilleure qualité de vie lorsque le patient acquiert plus de mobilité et d’indépendance. « Si la chirurgie est devancée, le pronostic pourrait s’améliorer. »

Daneault prévoit terminer ses travaux de doctorat d’ici l’an prochain et poursuivre ses recherches sur la maladie de Parkinson à l’Université Harvard, où il a été invité à rejoindre le laboratoire de son superviseur postdoctoral.