Utilisation de nouvelles connaissances pour réexaminer un ancien problème

Recherches clinicopathologiques sur la substance noire chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson

Frédéric Calon
Professeur
Université Laval
Subvention pour des projets pilotes
Financé par le Fonds québécois de recherche sur le Parkinson
45 000 $ sur 1 an

Les chercheurs qui étudient la maladie de Parkinson savent depuis longtemps que les cellules dopaminergiques dans une zone du cerveau appelée substance noire jouent un rôle central dans le développement de cette maladie dégénérative.

Lorsque les cellules dopaminergiques meurent, leur mort se répercute sur la capacité du corps à contrôler les mouvements. Certaines personnes présentent également d’autres symptômes, dont un déclin de leur jugement et de leur capacité de raisonnement, l’immobilisation sur place et d’autres difficultés à marcher qui amènent certains chercheurs à soupçonner que le diagnostic de maladie de Parkinson est en fait appliqué à un groupe d’états de santé différents, quoique liés.

À l’Université Laval, le professeur Frédéric Calon pense qu’il est temps de jeter un nouveau coup d’œil à la substance noire.

Une grande partie de la recherche utilisée pour élaborer des traitements contre la maladie de Parkinson, comme la lévodopa, était fondée sur l’étude d’échantillons de tissus prélevés il y a 50 ans.

À partir des connaissances actuelles sur le rôle des gènes et des protéines dans le développement de la maladie de Parkinson, Calon mettra en corrélation les échantillons de tissus cérébraux prélevés chez des personnes atteintes et les observations médicales décrivant les symptômes de leur maladie.

« Ce qui est surprenant, c’est qu’il y a peu d’études portant sur la substance noire de personnes décédées alors qu’elles étaient atteintes de la maladie de Parkinson, explique Calon. Nous pensons que l’examen direct du cerveau… peut permettre de mettre au point de nouveaux traitements. »

Calon espère trouver des changements structurels dans la substance noire qui souligneront des différences dans les sous-types de la maladie de Parkinson.

« À partir de ce que nous apprendrons, il est possible que nous puissions mettre au point de nouveaux traitements ou de nouvelles façons de prévenir l’évolution de la maladie », dit-il.

Biochimiste et pharmacien, Calon pense qu’il peut trouver des différences dans la substance noire de personnes qui ont des problèmes de démarche, comme des épisodes d’immobilisation, par rapport à la substance noire de personnes qui ont souffert davantage de raideurs et de tremblements, par exemple.

Les travaux de Calon sont rendus possibles grâce à une collection d’échantillons de cerveaux, une banque de cerveaux constituée par les Drs Ali et Alex Rajput et qui s’accompagne des antécédents sur leurs patients, en Saskatchewan. « C’est vraiment une collaboration pancanadienne », lance Calon.

Calon, qui travaille en étroite collaboration avec la communauté Parkinson au Québec, est motivé par les expériences des personnes atteintes de la maladie de Parkinson qu’il rencontre.

« Je crois qu’il est possible d’améliorer le traitement de la maladie de Parkinson », dit-il.